Petit film honnêtement troussé qui a l'avantage de compiler plusieurs idées très intéressantes, à commencer par celle d'une contamination spatiale qui n'avait été pour ainsi dire jamais exploitée (seul le petit film Ortibal To s'y aventurait, hélas davantage par l'ennui que par l'intensité. Une contamination un peu plus complexe que prévue, comme en témoignent toutes les bizarreries auxquelles on assistera durant le film. Dans les points positifs, il ne se contient pas au niveau de la violence, répandant facilement de l'hémoglobine pour matérialiser des assauts au programme. Il forme aussi son univers de façon cohérente, et arrive à bien gérer le côté cheap de ses décors par quelques plans d'extérieurs numériques soignés, qui contribuent au sentiment de claustrophobie de ce dark space fonctionnel. Bon point aussi que cette idée du transport par onde, dont l'absence d'explication est contrebalancée par un degré d'aléatoire non négligeable. Il en résulte un film qui fonctionne, mais qui peine à exister au delà de ses modèles.


Car il est difficile d'oublier Event Horizon, dont ce film recopie ouvertement certains passages (la découverte des morceaux humains dans la cantine, le ventilateur, le trip hallucinatoire, le corps congelé qui éclate...). Difficile aussi d'oublier Abyss dans le design gellifié de l'entité que tout le monde pressentira, ou Aliens dans la gestion militaire du groupe axée sur les communications. Je cite Doom pour le côté très gore organique bourrin associé à cet univers spatial sombre et finalement très noir / rouge. D'excellentes références qui hélas ne justifient pas de longs affrontements à mains nues ou des scènes de folies bavardes qui gagnent beaucoup trop de temps sur la durée du film (tout de même d'une heure cinquante). Et finalement de sensation d'avoir un peu gâché le potentiel de toutes ces bonnes idées qui ne sont pas vraiment exploitées avec des retournements imprévus ou des petits coups vicieux (le coup des transfusions aurait pu être bien plus agressif). Et quelques problèmes, comme un personnage qui se prend une chute de 4 étages avec réception sur un sol en métal et qui se relève sans fracture.


Intéressant mais moyen.

Voracinéphile
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le 3 nov. 2015

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