Ah ça ! On ne reniera pas le talent hors pair du grand maître Tarantino à savoir mettre en forme ses films ! Qu’il s’agisse de l’introduction, de quelques scènes savamment construites, ou bien encore de quelques mises en images d’idées pourtant simples mais ô combien efficaces, la réalisation est aux petits oignons et cela pour notre plus grand plaisir de spectateur ! Seulement voilà, sur ses longues 2h30, qu’en retire-t-on ? Tantôt le film se veut western au pays des nazis ; tantôt il se veut être une mise en abîme qui cherche à porter un regard distancier et référencé sur le cinéma et ses cinéastes… D’un côté il va entamer une comédie burlesque qui tourne en dérision l’Histoire ; de l’autre il va se complaire dans une approche parfois étrangement solennelle de son intrigue. A dire vrai, on se sait pas où veut nous emmener Tarantino et, d’ailleurs, à vouloir nous emmener un peu partout, il nous emmène finalement nulle part. Car, en fin de compte, cet "Inglourious Basterds" ne fait qu’accumuler les frustrations tant il ne cesse de faire naître des envies qu’il abandonne par la suite... Seule la présence ô combien jouissive de Christoph Waltz sait faire office de fil conducteur vraiment délectable dans ce film patchwork et foutraque, à tel point d’ailleurs que, s’il n’avait pas été là, le film se serait presque limité au simple exercice de style. En bref, sans qu’on s’ennuie vraiment, "Inglourious Basterds" ne sait convaincre que par épisodes, mais pas dans la intégralité. Il serait temps pour ce cher Tarantino d’arrêter de se regarder filmer et de redevenir le bourreau de rigueur qui lui a fait un nom incontournable dans le monde du cinéma. Pour sûr que tous les spectateurs amoureux de cinéma que nous sommes y auraient fortement à gagner…

Critique lue 603 fois

7

D'autres avis sur Inglourious Basterds

Inglourious Basterds
Hypérion
8

Tarantino, polyglotte à dessein

Après le décrié Boulevard de la Mort, qui ne s'apprécie pleinement qu'intégré à la pellicule de Grindhouse, Tarantino s'est lancé avec un enthousiasme évident dans son western sur trame de seconde...

le 21 nov. 2011

105 j'aime

8

Inglourious Basterds
fifi_
2

Critique de Inglourious Basterds par fifi_

Il y a longtemps, Quentin faisait des films. Il faisait Reservoir Dogs, c'était pas mal, un peu surestimé mais pas mal. Il faisait Pulp Fiction, c'était mieux, toujours surestimé mais mieux. Il...

le 25 juin 2010

95 j'aime

57

Inglourious Basterds
Grard-Rocher
8

Critique de Inglourious Basterds par Gérard Rocher La Fête de l'Art

En pleine occupation allemande la famille Dreyfus vaque à ses activités dans leur maison retirée du village lorsque des soldats allemands débarquent. A leur tête le colonel Hans Landa.Cet homme est...

92 j'aime

14

Du même critique

Tenet
lhomme-grenouille
4

L’histoire de l’homme qui avançait en reculant

Il y a quelques semaines de cela je revoyais « Inception » et j’écrivais ceci : « A bien tout prendre, pour moi, il n’y a qu’un seul vrai problème à cet « Inception » (mais de taille) : c’est la...

le 27 août 2020

236 j'aime

80

Ad Astra
lhomme-grenouille
5

Fade Astra

Et en voilà un de plus. Un auteur supplémentaire qui se risque à explorer l’espace… L’air de rien, en se lançant sur cette voie, James Gray se glisse dans le sillage de grands noms du cinéma tels que...

le 20 sept. 2019

206 j'aime

13

Avatar - La Voie de l'eau
lhomme-grenouille
2

Dans l'océan, personne ne vous entendra bâiller...

Avatar premier du nom c'était il y a treize ans et c'était... passable. On nous l'avait vendu comme l'événement cinématographique, la révolution technique, la renaissance du cinéma en 3D relief, mais...

le 14 déc. 2022

158 j'aime

122