Tarantino a toujours été un véritable amoureux du cinéma, et l'on ressentait clairement cela à travers chacun de ses films. Inglorious Basterds est donc en toute logique, une sorte de cri d'amour à peine déguisé pour le septième art, sur fond de seconde guerre mondiale. Pourtant l'on ne peut pas dire que l'amour se ressente autant qu'il le devrait.
Découpé en cinq chapitres, Inglorious Basterds se présente rapidement comme un film choral dans lequel chaque acte ou rencontre aura une répercussion, voulue ou non, sur les incidents qui suivront. En cela le climat guerrier est parfaitement adapté au ton, tant la guerre à marqué toute personne y ayant participé de près ou de loin. L'on suit donc un chasseur de juifs Allemand (Christoph Waltz), une rescapée juive (Mélanie Laurent) et un commando de mercenaires venu casser du boches. En soit, chacun possède sa propre personnalité et Tarantino s'amuse parfois à narrer leur récit passé à travers quelques flashbacks amusants. Et jouant constamment avec son récit et son rythme, Tarantino semble avoir la main complète sur sa création, quand pourtant il semble un peu perdu. Encore une fois, malgré l'apparente perfection de son exécution, le film ennuie, enfermé dans une structure étouffante qui ne lui permet que très peu de d'exprimer. Parfois même, le film donnera le sentiment de n'être que des séquences indépendantes l'une de l'autre, et raccordées ensuite.
C'est donc un vrai paradoxe quand l'on sait que ce film rend continuellement hommage au cinéma et essaie à travers ce récit fictionnel, de montrer à quel point la seconde guerre a pu être destructrice pour cet art devenu souvent propagandiste. Très méta, le film aime jouer avec les références et les termes langagier du cinéma, comme le démontre la très belle ouverture du chapitre 5 « Vengeance en très gros plan », mais malgré toute cette maîtrise qui parfois frôle le génie, difficile de rester de marbre devant cette production. Jouant trop souvent sur l'attente et les scènes de dialogues, le film de Tarantino semble être un échauffement pour ce qu'allait être Django Unchained par la suite, lui très réussi. Reste malgré tout un film assez efficace, parfois complètement fou et jouissif, s'amusant sans cesse à ridiculiser l'Allemagne Nazie.