Manquerait plus que des dinosaures partouzeurs de droite
On tente la critique expéditive pour un film qui se ressent plus qu'il ne se comprend. Hop !
Se poser devant Inherent Vice c’est faire le vide dans sa tête et accepter qu’on entre dans une dimension ou le sans queue ni tête est une règle absolue de la physique. Doc Sportello s’en rend – plus ou moins – compte lorsque son ex débarque pour disparaître et l’entraîne dans un polar halluciné dans le Los Angeles de la fin des sixties. Fumeurs de joints, dentiste corrompus sous héro, cartel asiatique, flics tordus et nazis copains d’un juif richissime s’entrecroisent sans qu’il n’y ait jamais de véritable concordance.
L’esthétique est léchée, il ne faut pas oublier qu’on a affaire à un produit made in PTA, les acteurs au top – on ne cite même plus Joaquin Phoenix qui n’arrive pas à faire un faux pas dans sa carrière – et la BO absolument parfaite. Seul petit bémol, deux trois longueurs sûrement dues au fait que le spectateur n’a pas l’esprit aussi enfumé que les personnages qu’il regarde.
L’esprit ouvert de la vague hippie avec le professionnalisme d’un réalisateur qui n’a plus à faire ses preuves font qu’on court voir le film et qu’on accepte sans se poser trop de questions un dénouement expéditif et des intrigues qu’on oublie aussi vite qu’elles arrivent dans un sac de nœud à mi-chemin entre hommage à une époque et constat d’une désillusion.
Bref, groovy !