Inner City Rats
Inner City Rats

Film (2019)

Inner City Rats (Sam Garcia Southern, U.S.A, 2019, 1h11)

Mini production indépendante arty new-yorkaise, ‘’Inner City Rats’’ se présente sous la forme d’un vinyle, avec plusieurs pistes, qui sont autant d’histoires brèves prenant places durant une journée, au cœur d’un New-York livré aux crimes en tous genres. Chaque partie est ainsi présentée comme ‘’Tracks ..’’, et s’enchaine avec une bonne fluidité. Empruntant sa structure au ‘’Slacker’’ de Richard Linklater en 1990.


Avec ses petits airs de Tarantino débutant, l’œuvre de Sam Garcia Southern propose une galerie de personnages hauts en couleurs, lors de scénette aux dialogues succulents, desquelles ressort une grande violence. Braquage, agression, exécution, kidnapping, sont tout autant de situations qu’aborde le film, avec une atmosphère sonore élégante, illustrant chaque section.


Comme autant de chroniques du quotidien, abordées avec un second degré donnant à l’ensemble une dimension ‘’à la cool’’, c’est à plus d’une reprise drôle, malgré la présence d’une violence assez brute. Vraiment maitrisé de bout en bout, sa courte durée joue complétement en sa faveur (1h11), faisant de ‘’Inner City Rats’’ un trip organisé, qui ne cherche pas à retranscrire une certaine réalité, mais la tourner en dérision.


C’est ainsi un quotidien fantasmé qui est proposé, avec une extrapolation de situations, qui s’avèrent toutes plausibles. Sans doute inspirées par les lignes les plus absurdes de la section faits-divers des feuilles de choux new-yorkaises. Adaptées ici avec des dialogues finement tranchants, et un sens aigu de la situation over-the-top. Se dégage ainsi du métrage une aura improbable, qui en fait, de fait, tout son intérêt.


Première œuvre surprenante, qui évite tout classicisme, en se laissant aller parfois à de petites excentricités, pas toujours réussies, même parfois complétement ratées, mais qui témoignent de l’envie de Sam Garcia Southern de se démarquer. Lui en tant que metteur en scène, et son métrage en tant que film. Et le pari est réussis, puisque l’ensemble fonctionne.


Il est cependant possible de regretter l’absence d’une dimension plus réflexive sur la violence traduite par le récit. Elle n’est finalement là que pour servir la linéarité des séquences, qui s’enchainent avec comme dénominateur cette violence. Mais sa présence apparaît un peu vaine, ce qui est dommage.


La structure est faite de telle manière que les personnages sont développés sur de toutes petites portions. Une fois leurs actions passées, une nouvelle ‘’tracks’’ démarre. Ainsi on ne les voit pas tirer des leçons de leurs actions et de leurs comportements. C’est un peu dommage, et ça rend les excès de violent un peu gratuits, n’évitant pas une certaine complaisance.


Cela est notamment flagrant lors de l’avant dernière ‘’piste’’, alors que les motivations de deux personnages sont des plus obscures. Laisse planer une interrogation, à laquelle le dénouement n’offre pas de réponse. C’est ce qui manque parfois dans le métrage, qui n’échappe donc pas à une certaine complaisance, un peu facile.


Au final ‘’Inner City Rats’’ c’est malgré tout un petit film fun, loin de toute prise de tête. Comme une petite attraction qui invite à se laisser prendre par son concept, avec l’assurance de passer un moment frais et sans prétention. C’est rythmé, bien écrit et la mise en scène cherche à briser son classicisme. Cette tragi-comédie montre toutefois au passage qu’il existe encore un petit cinéma indépendant de qualité. Voilà donc une vraie bonne petite surprise.


-Stork._

Peeping_Stork
7
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le 10 avr. 2020

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Peeping Stork

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