Louis Leterrier m'est un personnage assez intéressant, de part son ascension de jeune assistant réalisateur pour Alain Chabat jusqu'à arriver aujourd'hui à s'imposer à Hollywood. De part aussi son éclectisme et pourtant sa persistance à réaliser du blockbuster très américain, un divertissement de masse, futile mais fun. Pourtant je ne compte plus le nombre de fois que j'ai pu regarder les deux premiers volets du Transporteur ou encore Danny The Dog, pour moi de très bons divertissements d'action aux séquences maitrisées, témoignant d'un réel souci de la mise en scène.
Mais depuis l'Incroyable Hulk, et même si pour certains sa réputation n'était pas justifiée, les productions calamiteuses se sont enchaînées. Sûrement du à une production qui à cherchée à modeler à sa volonté un jeune réalisateur qui venait tout juste d'arriver chez les Yankees, Leterrier n'a pas pu véritablement crée de nouvelles choses malgré toute sa bonne volonté.

Insaisissables reste dans le même ordre d'idée en 2013, proposer un divertissement futile mais agréable, tout en offrant de l'adrénaline à son spectateur. La différence étant que le film est vendu tel un nouveau maître étalon du film à twists et de braquage. Évidemment le contrat n'est qu'à moitié rempli, certains diront même pas du tout, mais soit par affection pour le bonhomme ou simplement réflexion sur la situation, je ne tirerais pas à boulets rouges sur celui-ci, le problème ne venant pas de lui. Car en remettant les choses dans son contexte, Insaisissables n'est pas la création propre de Leterrier là ou celui-ci essayait il y a encore quelques années de nous proposer un nouveau genre de Hulk. Produit en parti par les deux compères responsables aussi des derniers Star Trek ou encore Transformers, on peut aisément deviner vers ou le projet va lorgner. D'autant plus quand on constate que l'un des scénaristes, Ed Solomon, à fait parti des massacres Super Mario Bros ou encore Charlie's Angels.

Probablement donc un film de commande pour Leterrier qui s'est retrouvé avec un scénario qui lui correspond, proposant à la fois action, divertissement et humour mais qui ne sera en aucun cas mémorable, aussi bien pour le spectateur lambda qu'accompli. Personnages creux, intrigue faillible et déjà à moitié dévoilée lors de sa promotion, facilités scénaristiques... Insaisissables enchaîne les erreurs pour ne plus former qu'une déception à la hauteur de son ambition. A trop vouloir faire de l'Inception, on ne fait qu'au final perdre son spectateur devant une intrigue se voulant entremêlée mais au final jamais surprenante. On pourrait même se poser des questions devant la crétinerie confondante de certains personnages, celui de Mark Ruffalo en tête. Même son twist final, censé nous prouver que toute l'action entreprise n'était pas vaine, n'est qu'au final d'une platitude extrême.
La faute à un scénario au départ centré sur ses personnages pour au final les oublier complètement lorsque l'enquête débute, ne laissant au spectateur que les yeux pour pleurer devant un couple franco-américain vain et sans âme, proférant d'autant plus nombres d'idées reçues sur les Français et les Américains (ou bien cela vient-il de l'adaptation française ?).

Le reste n'est pourtant pas à jeter, et à part cette sensation un peu trop présente d'être face à un épisode très élaboré de série télé ou encore cette caméra tournoyante qui donne la nausée, le réalisateur impose sa patte. C'est propre, lisible et bien rythmé, et dans ce genre de divertissement, c'est tout ce qu'on demande. Pas besoin d'effets prétentieux, pas de bling-bling visuel inutile comme certains savent si bien le faire. Leterrier filme correctement ses séquences et arrive à créer avec peu une harmonie agréable dans ce scénario plat. Bien qu'on ne les verra que très peu, ces "Quatre Cavaliers" sont agréables, blagueurs et déconneurs. Chacun possède son caractère et bien qu'on ne se soit ni bouleversé par les performances de Jesse Eisenberg ou Woody Harrelson, on se plaira à les suivre.

Il serait donc à mon avis trop facile de fustiger Louis Leterrier sous prétexte qu'il à réalisé depuis son arrivée à Hollywood, pratiquement rien d'innovant. Loin sont les premiers films Europa qui lui ont offert la possibilité de s'envoler chez les Américains, mais cela ne m'empêche pas d'espérer le revoir réellement en forme, avec la possibilité d'offrir au spectateur un vrai divertissement de qualité. Peut-être tout simplement devrait-il revenir à des productions moins coûteuses et plus sujettes à risques, à partir de là, ce n'est plus à moi de juger de son travail.
Toujours est-il qu'entre Insaisissables et World War Z, je choisis celui-ci.
Florian_Bodin
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le 2 août 2013

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le 2 août 2013

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