Critique de Inside Llewyn Davis par LuluCiné

Au début on se laisse embarquer par ce type sur scène avec sa voix, sa guitare et ce son folk, on est tout de suite plongé dans l'ambiance instillée par les frères Cohen.
Après une bref présentation de l'entourage on croit enfin rentrer dans le vif du sujet, sans compter qu'il y a le chat, mais on est pas là pour rêver : la mélancolie s'empare du film tout autant que Llewyn Davis nous devient antipathique.
Le film est une sorte de boucle où le disque se raye sans que le personnage ne s'empare de son destin. On ne lui demande pas de devenir quelqu'un, mais il choisit clairement d'être un looser. Llewyn sans faire de fausse manœuvre s'enterre dans sa nonchalance mais aussi dans un certain ras-le-bol. La grisaille s'installe et le chat s'en va, le spectateur suit donc péniblement la décrépitude d'un personnage qu'on ne suit plus, qu'on sait s'enfoncer et qui ne prend plus. Il manque quelque chose au film pour s'envoler, bien que ce ne soit pas le but de la manœuvre ; il faut accepter la mélancolie mais on est pas pour autant obligé d'y adhérer.
Nos seuls attaches sont quelques scènes d'humour, le chat et cette musique folk (quoique personnellement j'ai bien aimé la chanson moins folk « Mister Kennedy ») , mais cela ne suffira pas à susciter notre intérêt.