Bien que Spike Lee soit un fan inconditionnel des New York Knicks, ce n'est pour autant que je ne vais pas saquer son film. Sans vouloir rentrer dans un débat stérile et anti-américain, je trouve que Spike est la caricature de l'Amérique qui se sent forte, invincible, fière et foutrement agaçante.
Inside Man pourrait en être une représentation, une allégorie presque. Plus de 2 plombes où on tourne en rond, en carré voire en parallélépipède rectangle pour ceux qui aiment vraiment les maths. Pourtant le sujet du film propose au futur spectateur de passer un agréable moment. C'est là tout le problème des bandes-annonces et autres pitches qui veulent vendre leurs produits. Mais deux pauvres minutes balancées à la gueule du consommateur de movies, c'est peu d'autant plus quand il s'agit des 2 seules minutes vraiment bandantes. Sur 130, c'est léger.
On s'attend à de l'intrigue, quelques rebondissements, du piment d'Espelette dans le plat, quelques indices laissés de-ci de-là, mais non. Le film traîne, traîne, traîne et lénifie les plus farouches âmes aventurières. Oui, dans Inside Man on se fait chier. On se fait chier car Spike Lee a oublié que claquer 100 mecs du SWAT devant une banque ça ne suffit pas, que se la jouer 'on va vous niquer les méchants car on est plus intelligents que vous, nous les policiers', là non plus ça ne suffit pas.
La première véritable scène digne de ce nom dans un film censé traiter d'un casse - ou plutôt d'une prise d'otages dans une banque ici - se situe très exactement à 1h26 après le départ des chevaux.
*********SPOILER (début)*********
Bon sinon y a des points positifs quand même. L'originalité tenant au fait que des types investissent une banque non pas pour dérober le pognon mais uniquement pour récupérer UN seul document. Le petit jeu du bluff entre le détective Frazier (Denzel Washington) et Dalton Russell (Clive Owen) est lui aussi intéressant mais toutefois sans être exploité à la mesure de l'événement.
*********SPOILER (fin)*********
Plutôt figue que raisin, Inside Man se perd en conjectures et trainasse à en perdre son Albanais (ceux qui ont vu le film comprendront). Je pense qu'il aurait largement gagné à être raccourci de 30 minutes en enlevant les fioritures qui noient malheureusement le propos et, de facto aurait pu permettre au scénario de se condenser pour donner encore plus de moments haletants et tenants à la gorge le spectateur. Un thriller qui perd sa saveur quand il est trop long.