Je suis une grosse tata, j'ai bien eu peur. Mais puisque c'est un film, parlons cinéma. J'ai été relativement séduite par la réalisation très rythmée et tranchante dès le début. Ce jeu de montage, les très nombreux plans pour une même scène, la musique stridente, la désaturation des images et les jump cuts font leur boulot. J'adore aussi le couple Patrick Wilson et Rose Byrne, qui fonctionne bien et sans qui je n'aurai sans doute pas regardé le film jusqu'à la fin (sans oublier l'actrice jouant le rôle de la dame âgée qui vient les aider, elle est parfaite).
Ce qui m'a le plus dérangée, c'est ce paradoxe entre l'efficacité de la réalisation et la pauvreté du sens. Pour être plus claire, j'ai trouvé ce film décevant surtout dans la deuxième partie, celle où l'on découvre le monde parallèle dans lequel est perdu le petit garçon. A ma grande surprise il s'agit d'un monde très enfantin, tout droit sorti d'un cauchemar où le démon me faisait penser à un méchant clown et où les ténèbres s'apparentaient à un cirque hanté (fumée sur le sol, esprits maquillés de blancs, grands sourires terrifiants...) Même si James Wan nous fait sursauter à coup de violons et de plans inattendus, ce que l'on découvre n'est en fin de compte pas si horrible. C'est un peu comme avoir peur d'une coccinelle, cette petite coquine se glisse dans vos cheveux mais à l'instant où vous savez que c'est une coccinelle, vous souriez. Je regarderai peut-être le deuxième volet par curiosité, mais celui-ci ne m'a pas convaincue.