La vérité se trouve au fond du couloir, à gauche en sortant de l'ascenseur....

Insidious était une sympathique surprise, rien de bien original, mais il remplissait le cahier des charges, en offrant quelques frissons. L'histoire aurait dû en rester là, mais face au succès financier du film, une suite a vu le jour et cela ne fût pas une réussite. Ce troisième chapitre ne relève pas le niveau, bien au contraire....


Le film est un prequel, on retrouve Elise Rainier (Lin Shaye) en plein deuil, recevant la visite de Quinn Brenner (Stefanie Scott) voulant contacter sa mère décédée d'un cancer. Face à la détresse de la jeune fille, elle va accepter sa requête et mettre ses dons de médium à son service. Mais c'est une entité malveillante qui va s'attacher à elle en usurpant l'identité de sa mère défunte. Un combat va s'engager entre la médium et ce démon pour sauver la jeune fille.


Après avoir mis en scène les deux premiers chapitres, James Wan laisse la caméra au scénariste de la franchise Leigh Whannell, dont c'est la première réalisation. Celle-ci n'est pas brillante, on sent l'envie de mettre en images les classiques qui l'ont influencé, avec des références à Shining, Rosemary's Baby, Poltergeist, Fenêtre sur cour, entre autres. Il en va de même du scénario avec une trame classique, des personnages stéréotypés et des situations plus drôles, qu'effrayantes. Il faut attendre la dernière image du film, pour avoir un semblant de frisson, c'est dire l'absence de jump scare efficace.
La pauvre héroïne va souffrir le martyr du début à la fin, tout comme le spectateur. Sa naïveté est plus effrayante que le film, son désir de communiquer avec sa mère peut se comprendre, mais pas son attitude frisant constamment le ridicule. C'est un cliché d'adolescente : elle n'aime pas son père (l'excellent Dermot Mulroney) qui est trop dur avec elle, puis prend des photos de son petit déjeuner pour le mettre sur son blog, ne s'entend pas avec son petit frère, veut devenir actrice, etc.... Elle a tout de même une qualité, elle aime lire et le plaisir de voir la couverture de A Clockwork Orange d'Anthony Burgess sera le seul moment de plaisir que procure le film. Après, on peut savourer le sadisme du réalisateur à l'encontre de sa jeune actrice en lui brisant les jambes, puis en rajoutant une minerve à son calvaire, alors qu'elle est déjà poursuivie par un démon aux pieds sales. D'ailleurs Lin Shaye lui fera cette délicieuse réflexion "heureusement que le blanc te va bien", c'est aussi surprenant que drôle et il y aura d'autres réparties de ce style, dont un "Go Away Bitch" mémorable!
Le film tente de ne pas se prendre au sérieux, mais ne réussit pas le mélange des genres. Ni l'épouvante, ni la comédie ne fonctionne, quand au drame, encore moins.... On ne compatit jamais au deuil des personnages, ni à leurs souffrances face au mal qui tourne autour d'eux. C'est terriblement ennuyeux, on s'amuse plus en notant les références, en se projetant dans ce couloir dont la vérité se trouve au bout, au fond de l’ascenseur. Dans ce huis clos, il y a une redondance de plans aussi lassante, que les cris de la victime. On retrouve les mêmes ressorts que dans les deux chapitres précédents, mais sans jamais parvenir à atteindre l'angoisse du premier. Cela tourne à vide et même l'apparition du duo de chasseurs de fantômes, ne permet pas de sortir le spectateur de l'ennui.
C'est un produit peu onéreux, surtout que le casting est "moins" prestigieux avec les absences de Patrick Wilson, Rose Byrne et Barbara Hershey. Sa seule ambition est de générer des profits, à moindre coût, comme dans la production alimentaire, textile, etc.... Bien sur, on veut tous faire des bénéfices, la vie n'étant toujours pas gratuite, on se doit d'alimenter son compte bancaire, mais pas au détriment des autres. Le spectateur est en droit de se sentir insulter face à cette oeuvre navrante ne procurant aucun plaisir, ni visuelle, ni narratif. Dommage que l'on ne puisse pas porter plainte en sortant de la salle, ce film mérite la peine de mort.


Le chapitre quatre se fera sans moi, ce fût une perte de temps et sans des adolescents bruyants commentant le moindre fait, la main trifouillant le fond du pot de pop-corn, mes paupières auraient capitulé....finalement, cela n'aurait pas été une mauvaise chose.

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le 11 juil. 2015

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Laurent Doe

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