L’Inspecteur Lavardin vient ici enquêter sur la mort d’un écrivain catholique fervent à qui il est reproché d’avoir écrit une pièce blasphématoire. Son corps a été retrouvé sur une plage. Sa veuve (Bernadette Laffont) s’avère être une vieille connaissance de Lavardin. Elle vit dans le manoir familiale avec sa fille d’une précédente union et son frère (Jean-Claude Brialy). Servant de nouveau son cynique presque burlesque et ses méthodes rentre-dedans qui ont le mérite d’une certaine efficacité, il finit par découvrir que la victime n’était pas le bigot de l’image collective. Un crime et des questions diffuses de mœurs comme mobiles potentiels offrent un nouveau cadre truculent où la nature du policier peut pleinement s’épanouir.
Claude Chabrol, cinéaste réputé depuis un quart de siècle, se paie le luxe d’une série policière. Cette dernière lui permet de traiter, presque à la chaine, l’un de ses thèmes-fétiches, la méchanceté de la bourgeoisie calfeutrée derrière des apparences de respectabilité. Pour cela, il utilise ouvertement le deuxième degré, des sarcasmes relevant presque du burlesque et un comique de répétition tenant aux mauvaises manières de l’Inspecteur malmenant à satiété les protagonistes de ses enquêtes.
Jean Poiret plante un policier loin de la modernité et des modes, comme de l’ambiance compassée et calculatrice des personnes avec qui il doit traiter. Il l’incarne avec brio et donne presque envie de sourire à chacune de ses apparitions, par sa truculence.
Je prends un plaisir quasi-jouissif à revoir ces œuvres, les films s’avérant plus forts et finement menés que ceux de la série télévisée Les Dossiers de l’inspecteur Lavardin.