"La société, elle a que des problèmes"

Voilà un film avec un synopsis des plus séduisants ! On a tous une partie de nous qui aimerait savoir ce qui se passerait si un jour, on plaquait tout. Into the Wild a donc d'office une histoire attrayante, qui parle à chacun. Mais je n'ai personnellement pas été tellement touché par ce film, et ce pour plusieurs raisons.

Je n'ai pas l'habitude de m'en prendre à la longueur des films, la longueur peut-être un bon moyen de développement, mais Into the Wild est long inutilement. 2h20, ce n'est pas non plus excessif en soi, c'est juste qu'en un quart d'heure, tout est déjà dit. Le reste ne sera que rencontres diverses, sans trop de retournements de situation ou d'évolutions du personnage, c'est assez typique du road movie, de ce côté-là.

J'ai un petit problème avec le personnage de Chris... L'acteur est franchement excellent, très ancré dans son rôle, mais c'est plutôt le personnage qui me chiffonne. Un personnage lui demande à un moment "qu'est-ce que tu fuis ?". Eh bien je ne peux pas m'empêcher de me poser la même question. Certes, il y a l'ambiance citadine, l'hyper-matérialisme, la pollution sonore, la masse qui installe une froideur sociale omniprésente... Mais malgré tout, est-ce que Chris ne fait pas une erreur, à être aussi extrémiste ? Est-ce que la fuite, ou plutôt l'ignorance de cette société, est le meilleur moyen de s'en affranchir ? (là-dessus, j'ai besoin de réfléchir...)

Into the Wild se veut porteur d'une manière de penser très contemporaine, je pense que sa trame fait rêver beaucoup de monde et que c'est pourquoi il est classé 25e film préféré du public amateur de Sens Critique. Mais le film en soi, même si la réalisation est plutôt intelligente (surtout les plans de fin), ne me marquera pas beaucoup. Quitte à regarder quelque chose de contemplatif, je choisirai plutôt Planète Terre, ou Koyaanisqatsi, dans un tout autre style.