Into the Wild est une oeuvre accomplie, digne des plus beaux ouvrages photographiques. Comme si Sean Penn s'était servi de cette histoire d'homme désireux de fuir le vacarme pour nous présenter avant tout son amour d'une nature aux paysages inviolés.
Une idée simple au départ peut-être, de celles que tout le monde peut avoir, mais qu'au final bien réfléchi, un seul peut mettre en oeuvre pour atteindre un tel niveau de perfection.
Passé les décors et ambiances, l'histoire est surtout passionnante et dramatique.

Certains dénonceront peut être l'aspect niais ou simpliste du prologue où l'on perçoit difficilement le bien fondé d'un gamin faisant la morale à ses ainés. Il est vrai qu'à première vue, ça paraît étrange, folkloriquement imaginaire aussi, cependant, il reste pour y répondre, le simple fait que les raccourcis qui ont été pris, plutôt que pointer à des manques, sont comme des espaces laissés en suspend à la libre interprétation du spectateur.
En soit, ce n'est que la réflexion poussée de cette complétude jaillissante voulue par la caméra. En plus de solliciter notre oeil, les idées et émotions viennent de l'informellement.

Un peu à la Dead End, où l'on se fout éperdument de savoir comment cette fameuse famille est arrivée à cette fameuse route. Ce n'est pas l'objet du film, et il faut accorder une certaine part d'autosuggestion, d'interprétation indépendante ou subjective, qui participe en soit à la liberté racontée par le récit.
Il n'y a même pas à la limite à s'interroger sur la véracité des échanges entre Christopher et la quantité de gens qu'il rencontre en première partie, il n'est pas plus courant de croiser un héros tel que celui qui nous est présenté, au coin de la rue.

Cette ambiance préliminaire contribue davantage à la fonte du spectateur dans son siège, à l'émerveillement que l'on ressent face à ce rêve alors presque à portée de main.

Le seul truc qui nous rebute en fin de compte est celle d'une chute aussi soudaine qu'ahurissante qui nous claque la joue d'une façon puissante et inédite en nous ramenant à une morale incontournable, se faisant le résumé brutal et sublime d'une histoire formidable.
FPBdL

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