Into the Wild est ce qu'on pourrait qualifier d'hymne à la Vie, une mélopée primitiviste organisée autour de la renaissance de Chris.


Renaissance d'un monde capitalo-industriel qui ne lui suffit plus, Chris n'a pas eu le droit de connaître une Terre vierge, sans étiquettes, sans normes, sans autres règles que celles que la Nature nous impose. Il n'arrive plus à se contenter de sa réussite scolaire, au milieu de ces sinistres bâtiments inanimés, au milieu de ces relations régies par des mensonges. Fruit impur d'une incartade amoureuse, Chris ne vit plus.


Alors Chris part.


Nouveau nourrisson baigné dans l'essence même d'une Nature saisissante et digne de tableaux, Chris apprend l'humilité face aux éléments. La communion avec la Nature est aussi exigeante en savoir-faire qu'en sacrifices. Sacrifices largement récompensés par les plans majestueux que Sean Penn arrive à capturer avec la plus grande habileté, avec une mention spéciale pour l'Alaska:
Terre promise immaculée aux eaux cristallines dont le Blanc incisif nous rappelle l'innocence.


Into the Wild rêvet aussi un aspect Pyramidal. L'enfant s'étonne ainsi du pouvoir absolu que lui offre la libérté de pouvoir se mouvoir sans entrave, à la seule force de ses jambes et au bon vouloir de son cerveau avant d'ouvrir la Boîte de Pandore : l'âge adulte, et sa décadence.


Finalement, Into the Wild nous livre au détour de panorama splendides une réflexion sincère sur une façon auxiliaire de mener sa Vie. Le parcours d'une vie tantôt solitaire, tantôt bénie du pouvoir consolateur des relations humaines. Le parcours d'une vie où un autobus s'accapare une place prépondérante de foyer vertueux, rempart d'un blizzard décapant. Le parcours d'une vie jonchée autant par l'attachement que l'abandon.


Une œuvre gorgée d'humanité qui questionnera forcément le spectateur sur sa propre existence et sur le bonheur qu'elle lui procure.
Une œuvre dont on ne ressort pas indifférent.

Pripiat
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le 12 mars 2019

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