Nos vies, si chères
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La nature fait bien les choses, dit-on. Ce précepte s'applique-t-il à l'homme ? La question est posée dans ce film, adapté d'un roman lui-même tiré d'une histoire vraie. Mais parlons du film, sans détour. Un road movie intello (mais pas trop) que Sean Penn nous livre avec un souci d'authenticité qui, d'emblée, vous saisit. Pour ne plus vous lâcher.
Le récit de ce jeune étudiant promis à un brillant destin, mais dont les aspirations s'avèrent radicalement différentes du modèle qu'on veut lui imposer, fait résonner en chacun de nous des pensées aussi enivrantes que dangereuses. Partir à l'aventure, mener une vie solitaire et sauvage, loin des contraintes sociales : voilà un fantasme auquel tout esprit libre s'est frotté, au moins une fois. Sauf que Chris, lui, va au bout de son idée : son diplôme en poche, il prend son baluchon et se met à sillonner l'Amérique pour se forger sa propre expérience, en mode self-made-man. Un parcours initiatique durant lequel il fait la connaissance de "vraies gens", des anonymes cabossés par l'existence ou simplement en marge du système. Et quand finalement, riche de ces rencontres, notre héros décide de se retirer du monde, dans un bus abandonné au milieu des plantes et des animaux, il croit atteindre le bonheur. L'illusion ultime ?
Ce qui fait la force d'Into The Wild, c'est son côté roots. Entre Jack Kérouac et Tom Sawyer, entre radicalité et naïveté, Chris explore sa liberté avec un appétit aveuglant. Un trait de caractère qui lui attire beaucoup de sympathie au départ mais qui peut aussi faire souffrir ses proches et surtout courir à sa propre perte. Du coup, la morale de l'histoire laisse perplexe. Mais que ce chemin est exaltant, en compagnie de la sublime musique d'Eddie Vedder (unplugged, c'est encore meilleur que Pearl Jam, à mon goût), le tout en traversant des paysages sauvages propices à la méditation.
Pour ceux qui, comme moi, placent la notion de liberté au sommet de la pile, impossible de ne pas être touché en plein coeur par cette histoire si singulière (faudrait vraiment que je lise le bouquin). Spectaculaire sans être tapageur, critique sans être donneur de leçon, sa version long métrage touche au but et marque nos consciences occidentales au fer rouge. Du grand cinéma, Mister Penn !
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Créée
le 4 juin 2015
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