Tous sont égaux, mais certains plus que d'autres.

Les Intouchables. On les connait parce qu'ils vivent dans une société où ils n'existent pas. Ils ne sont au temps qu'un simple point qu'il déplace comme bon lui semble. Ils ne maîtrisent plus leur vie -l'ont ils une fois maîtrisée ?-

Francois Cluzet est handicapé. Mais il est riche, possède un hôtel particulier, aime l'art et le parapente.
Omar Sy est noir. Dans sa cité, il est comme les autres. Un noir parmi d'autres, ça ne choque pas la morale diront certains. Il est pauvre et se bat pour toucher le chômage. Il veut faire plaisir à sa mère.

Pourtant ces hommes sont français. Mais eux non plus n'existent pas. Ils ne vivent que par la pitié que les gens ont à leur égard. Eux aussi sont Intouchables.

Mais Omar ne connait pas la pitié. Personne n'a eu pitié de lui alors pourquoi en ressentirait-il pour un handicapé ? Dans sa cité, combien sont invalides ? Combien sont morts quand d'autres sont paralysés au fond d'un lit d'hôpital ?

Sur fond de misère sociale, de pseudo-gang et luxe dissimulé, le scénario paraîtra enfantin. Peut-être. Pourtant face à l'écran, l'apparente simplicité explose. Des milliers de saveurs nous parviennent. On arrête de respirer, et on admire. Le piano de Ludovico Einaudi envoûte. Il rempli notre crâne et fait écho aux images.
On en ressort libéré du poids et de l'attente avec lesquels nous sommes entrés dans la salle noir & rouge.

D'aucun pourront critiquer la copie de l'histoire originale, ils seraient dans leur droit. Pourtant, passé ce fait et mis dehors nos préjugés ou a priori, on observe et on écoute un film qui n'est rien d'autre qu'une leçon de vie; mais aussi le premier principe des droits de l’homme.

Et l'âne, un cynique, disait "Tout les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d'autres".

Exception cinématographique si l'en est. Drôle, émouvant et teinté d'une (très) crûe vérité.