Tom fait son Jack Slater

En préambule, notons que je suis inconditionnellement fan de Tom Cruise, au point de lui pardonner d'avoir été complice de MI:3 ou d'être sorti avec cette radasse de Penelope Cruz.
Le plus souvent, mon affection pour le bonhomme suffit à sauver les pires navets du naufrage total et je me retrouve donc à suivre ses aventures dans des oeuvres aussi improbables que celle-ci.

Produit par Tom avec l'objectif manifeste de continuer de redorer son blason d'action-man, j'ai envie de lui conseiller d'embaucher des gens pour jauger le bousin avec un minimum de recul, parce qu'à force d'en faire des tartines pour se mettre en valeur, il en devient ridicule et on se souviendra surtout de Jack Reacher pour ses fulgurances comiques involontaires.

Tout n'est pas à jeter. Les scènes d'action sont parfois assez cool et le rythme est correct quoiqu'un peu trop académique, avec un parfait dosage de scènes d'action gratuites pour qu'on ne s'endorme pas trop pendant l'enquête cousue de fils roses fluo clignottants.

On peut aussi reconnaitre au réal qu'il sait sérieusement tenir une caméra et la poursuite en voiture offre quelques jolis effets de mise en scène. Idem pour les combats, agréablement lisibles et bien chorégraphiés.

On a même droit à un peu d'humour de situation dans les scènes d'action et c'est plutôt réussi.

Là où ça coince, c'est quand Tom se retrouve torse-poil dans une scène totalement gratuite que n'aurait pas renié Taylor *Team-Jacob* Lautner, professionnel de l'arrachage inoppiné de T-shirt moulant.

En fait, ça coince quasiment à toutes les apparitions de Jack Reacher, personnage complètement lisse et inintéressant au possible, sorte de super héros pas crédible pour un sous devant lequel toutes les nanas mouillent leur culotte à 30 bornes à la ronde.
Avec ses punchlines qui tombent à l'eau, ses Tshirt XXS et toutes ces misérables scènes de tension sexuelle mes couilles avec l'avocate, il s'enlise pendant tout le film dans un ridicule clairement involontaire et n'en sort que fugacement, quand il s'autorise un soupçon d'autodérision.

Et en dehors de Jack Reacher, il n'y a pas grand chose d'autre auquel s'accrocher puisque l'avocate en question est une autre coquille vide éprise de justice et toute émoustillée par le buste vieillissant de Tommy, les méchants sont tellement insignifiants et dénués de charisme qu'on se demande pourquoi le scénariste s'est donné la peine de les nommer et les autres seconds rôles sont juste là pour donner la réplique à Jack et tenter de l'aider à avoir l'air cool.

Parce que c'est aussi assez mal écrit, par dessus le marché. Les dialogues vont du banal au mauvais, avec quelques petits sursauts et l'histoire n'a pas grand chose pour elle, puisqu'on en connait le fin mot dès le début (ouais, comme dans Columbo) et que voir nos deux tourteraux se triturer les méninges n'a rien de très excitant.

Oh, et pitié, arrêtez de couvrir Rosamund Pike d'un kilo de plâtre en guise de fond de teint. Avec la bonne lumière, on a parfois l'impression fugitive qu'elle pourrait être jolie mais là, il ne lui manque que l'écriteau "peinture fraiche".