Bien qu'ayant eu une période Dionysos, vite accompagnée d'une période Malzieu (c'est du pareil au même, certes), j'avoue ne pas avoir été au cinéma sans crainte. J'avais peur de recevoir un océan de Malzieusqueries non retenues, un gosse bordélique à qui on laisse carte blanche. Du trop d'un coup. Du bordel un peu gauche, qu'est ce que ça pouvait bien donner au cinéma ?

Malzieu n'a pas travaillé seul, et je pense que ça se voit. Et pourtant, Berla a assez bien travaillé pour qu'on n'y voit que du feu (en quelques pas seulement, on peut se perdre au loin). Là. C'est là, le remarquable de ce film, c'est l'équilibre.
Un équilibre qui tient au rythme, à l'alternance agréable entre plusieurs types d'image (du vieux film aux marionnettes, au papier) qui font oublier une première image de synthèse propre mais qui donne aux personnages une allure étrange et... Malziesque. Les quelques instants où le temps s'arrêtent, moments audacieux, sont finalement aussi part du rythme, sont tout sauf un arrêt, on remonte l'horloge.
Même le personnage de miss Acacia, même la rencontre amoureuse qui aurait pu devenir tellement clichée, tout tient en équilibre (sur ses petits talons aiguilles), avec quelques coups de mou, comme des discours un peu cliché de Georges, ou des voix tellement puissantes qu'elles ne collent pas très bien au faciès peu expressif des personnages. Mis à part pour Olivia Ruiz et Cali qui n'ont apparemment pas bien suivi les cours de doublage, quel plaisir d'entendre les voix de Malzieu, Arthur (pourquoi avoir coupé sa chanson ? Plus grosse erreur de goût de la réalisation les gars.), Alain et Jean (qui a toujours l'air de manger sa moustache) !
Un film parfait pour découvrir la poésie gauche de Malzieu, petit roux qui s'enflamme sur son longboard, petit piaf qui pépie en tictac, petite boule d'énergie bruyante. Un petit morceau de Dionysos sur scène, un petit morceau de Ruiz sur scène (en fait cette étrange façon mécanique de danser sur scène prend tout son sens, comme si elle prévoyait ce film depuis des années.), plein de petits morceau de chansons qui enchanteront les amis de Malzieu et qui le feraient découvrir peut être autrement à ses détracteurs.
Train-accordéon, colonne vertébrale-xylophone, tout cassé chez Malzieu, ici, tout déréglé, mais tout bien lié, comme on ne s'y attendait pas vraiment.

Je suis juste triste parce que personne a aucun moment n'a dit que le hamster s'appelait cunnilingus (et croyez le ou non mais ce gus a tendance à se prendre pour un homme).

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le 6 févr. 2014

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