Un premier film hystériquement drôle, un concept génialement carnavalesque, un casting sans fautes, le même univers lo-fi décalé des Beaux Gosses étendu à tout une contrée imaginaire (celle de Bubunne, nom amusant la première fois...mais pas la centième) : tout était en place pour l'intronisation en triomphe de Riad Sattouf comme nouveau roi de la comédie française, royaume désolé s'il en est. Hélas cet ovni est venu de la mauvaise planète, où le spectateur peine à trouver son oxygène : souffrant d'une sévère bradycardie, et de dialogues d'une surprenante platitude, Jacky Au Royaume Des Filles a finalement tout du ratage sympathique. Sympathique car le film s'obstine coûte que coûte dans son imaginaire déjanté et bordélique et ose des moments de dynamitage du bon goût assez malaisants pour être honnêtes et attachants. Mais sans les rires, bien épars, cette potacherie rentre-dedans provoque surtout l'embarras un peu perplexe, et la déception des belles audaces restées lettres mortes. Au royaume des filles, l'attendrissement a beau être un courtisan tenace, le roi et la reine s'appellent bien silence et gêne un peu désolée.