Et bien là, faut reconnaitre une certaine originalité à ce film dans notre paysage cinématographique national, on voit pas ça tous les jours ! L'univers développé est vraiment étrange (cette fascination pour les chevalins...), au point de souvent manquer de perdre le spectateur, mais on sent l'authenticité dans la démarche et surtout, un jusqu'auboutisme du concept qui force le respect.
La mise en scène colle bien à cette perte de repère, que ce soit les hommes en burqa (ça rend vraiment difficile la différenciation des gens) ou l'univers quasi post-apo (la bouillie unique à manger), et la séquence de la grande bubunerie ressemblerait presque à du Jodorowski. L'inversion des rapports entre les genres est également intéressante, avec une juste agressivité relationnelle des femmes ; la scène du viol parvient à être aussi marrante que dérangeante.
Par contre, attention à ne pas attendre du film une critique de l'Islam telle que l'affiche pourrait le laisser penser car le sujet traité est plus universel... et plus barré aussi.
Si ce Jacky n'est pas un chef d'oeuvre, il demeure un spectacle méritant largement le détour.