Dr No pose pas mal de bases mais se fait kitch et daté

Je n’ai jamais été un fan de James Bond, n’ayant jamais lu un des romans de Ian Flemming par exemple. Mais je ne vais pas le nier, si je ne suis pas fan, j’apprécie certaines des aventures de James Bond, comme Goldeneye par exemple, ou encore Casino Royale, deux films d’ailleurs réalisés par Martin Campbell. Et en revoyant Goldeneye récemment, je me suis dis qu’en fait, la question d’être fan ou pas ne se posait pas, puisque sur les 24 opus existants (ou par là, avec les non officiels), je n’avais pas du en voir plus de 10. Ce que certains qualifieront comme une erreur dans ma cinéphilie. Du coup, c’est parti, sans plus attendre, j’ai décidé de me regarder absolument tous les opus de la saga, par ordre chronologique, pour bien finir l’année 2017. Et le premier fut donc ce Dr No (juste Dr No en VO), premier opus de l’agent Britannique datant de 1962, et donc avec Sean Connery, premier interprète de l’espion. Est-ce que le film allait me séduire malgré son âge (57 ans tout de même) ? C’était possible, certains de mes films favoris datent des années 60, ou même avant. Allais-je devenir fan de l’agent 007 ? Pas si sûr. Est-ce que la chose a bien vieillie ? Assurément pas. Dr No, s’il possède par certains aspects un charme, et s’il a assurément amené quelque chose de nouveau au cinéma, avait déjà des défauts à la base, mais l’âge n’a pas joué en sa faveur. D’ailleurs c’est simple, je ne sais pas forcément par où commencer avec ce Dr No. Du coup, commençons par ce qui fonctionne. Car avant que l’on ne vienne me dire « non mais tu ne peux pas le critiquer, c’est normal que des choses sont datées c’est un vieux film », ou encore « non mais il a inventé les clichés, mais ça ne l’était pas à l’époque », je dois dire que j’ai trouvé la mise en scène plutôt correcte, cherchant toujours le meilleur moyen de livrer un produit généreux, et ce dés le début.


Forcément oui la course poursuite en voiture a prit un coup de vieux et le tournage en studio se remarque à des kilomètres, forcément les combats ne sont pas aussi punchy que ce que l’on fait aujourd’hui, mais ça ne me dérange pas. Ça donnerait même un petit charme au métrage. Charme qui opère d’ailleurs bien durant presque toute la première heure. James Bond est envoyé en mission, il fait tomber toutes les femmes à ses pieds, il a un permis de tuer. Sean Connery campe à la perfection cet agent secret, entre flegme certain, séducteur, tueur et parfois, comique un peu raté (ces quelques punchlines ne sont pas parmi les plus réussies). Je peux donc comprendre que le personnage a marqué les esprits, tout comme son acteur. La plupart des bases de la saga sont déjà là, comme M qui envoi James en mission, Moneypenny, le fameux thème de John Barry, ou encore l’introduction où James tire sur l’écran qui devient ensanglanté, via le gun barrel. Il ne manque à l’appel que les génériques stylisés avec chansons et les gadgets. La première heure, que l’on pourra considérer comme l’enquête, fonctionne plutôt bien. Même si certains aspects m’auront fait rire. James sait tout à l’avance, et envoyé secrètement en Jamaïque, sauf qu’à son arrivée, il est déjà surveillé par un homme, prit en filature par une voiture, et monte dans la voiture d’un autre attaquant. Pour un agent dit « secret », on dirait que tout le monde le connaît déjà. Mais si le début fait illusion, la suite se gâte un peu. Le récit se perd alors un peu en longueur, et lorsque James arrive sur l’île du Dr No, mmmm… Je sais bien que le plan où Ursula Andress apparaît est devenu culte, mais son personnage m’horripile. Inutile au récit, incapable de faire quoi que ce soit, il faut sans cesse la sauver.


Le fait qu’elle n’a absolument rien à voir avec l’intrigue est dommageable également, elle apparaît comme ça car il faut un nouveau personnage féminin à sauver plus tard, traverse le récit, puis s’échappe avec Bond. Si on ajoute que comme le guide de James, elle croit qu’un dragon vit sur l’île, et nous voilà en pleine naïveté des années 60. En fait, la partie sur l’île est à mes yeux totalement ratée, à part la première rencontre avec Dr No. L’arrivée, la présence de Honey, les péripéties dans la jungle, tout cela m’a laissé de marbre. Puis, une fois capturés, le film délivre un duel verbal entre James Bond et Dr No. Un simple duel verbal, où le docteur nous raconte son plan, et où James tente de faire le malin, mais ça ne marchera jamais (il tente de cacher un couteau, mais le Dr No a déjà un point d’avance sur lui). J’aurais voulu dire qu’à partir de là, le film s’élance dans un grand final, sauf que non. Ce qui suivre sera du niveau de ce qui précédait, donnant alors à cette rencontre un côté « je raconte mes plans pour ensuite mourir connement », cliché du genre créé ici, et dont des œuvres récentes se moquent parfois (Kingsman). Ce qui aurait pu mener à un duel au sommet, verbal puis physique, se pète les dents face à un final simpliste, qui pourra se résumer à « je tourne une valve, donne trois coups de poings, et pouf, on a gagnés ». Je dois dire que je suis déçu de ce premier opus. Je comprends son statut de film culte, ce qu’il a engendré, mais il me semble que les créateurs sont encore trop timides, trop restreints, comme le prouve l’absence de gadgets, quelques longueurs, quelques maladresses également. Tout cela ajouté à l’âge qui se voit du film donne un rendu kitch pas forcément du plus bel effet.

Rick_D__Jacquet
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le 15 juil. 2018

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Rick Jacquet

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