Confessions Intimes

Charlotte Gainsbourg a toujours eu une relation prude avec sa propre mère Jane Birkin, de ce fait, elle décide de tourner un documentaire sur elle.

Commençons par le positif : étant une grande fan de Serge Gainsbourg, j’apprécie toujours de suivre sa famille. De ce fait, j’apprécie beaucoup Charlotte, la plus célèbre des filles Gainsbourg, et Jane Birkin, la plus célèbre des conquêtes Gainsbourg. Me plonger ainsi dans un documentaire aussi intime et profond est donc un immense honneur et un grand plaisir. De plus, Charlotte Gainsbourg a un vrai talent pour filmer, pour photographier et donc rendre hommage à sa mère.
Mais voilà, c’est peut-être un peu trop privé et, même en connaissant bien le clan Birkin, ça touche à des sujets qu’on n’avait peut-être pas forcément envie d’aborder à propos de Jane. Soit parce qu’ils sont vraiment trop personnels (je pense à leur discussion sur le corps de leurs filles prépubères), soit parce qu’on ne comprend pas de quoi elles parlent et… par conséquent, on s’en fout un peu.
Et je n’ai pas envie d’en avoir rien à faire de ce quelqu’un raconte quand il parle de sujets aussi persos !
Je sais que ce n’était pas la volonté de Charlotte, mais ça aurait été bien si elle avait décidé de faire un peu plus classique et d’expliquer à des moments la relation qui touchait sa mère et son grand-père, l’enfance de sa mère avec sa famille, son enfance, sa relation paternelle mais aussi maternelle, avec ses enfants, etc. Parce que là, on en a tellement quelques bribes que ça devient frustrant (l’anecdote sur sa tante décédé trop tôt : c’était à la fois très drôle mais en même temps on avait l’impression d’assister à des private jokes entre mère et fille qu’on comprend à moitié). De ce fait, les « interviews » que la fille fait à la mère sont cruellement recherchés pour comprendre le tout.
Pour vous dire le paradoxe et la frustration de ce documentaire, la volonté de Charlotte de se rapprocher de sa mère, de la dévoiler pour comprendre d’où vient leur distance pas-aussi-distante-que-ça est quasiment résumé et analysé dans son entièreté… dans les trois premières minutes !
Tout le reste est donc à des questionnements sans fond qui sont probablement d’une pertinence énorme pour la famille de Charlotte Gainsbourg mais pour nous…