Bien qu'il s'agisse d'un blockbuster américain assez fidèle aux canons du genre, I am legend n'en a pas moins mérité notre attention et, mis à part les inévitables clichés (comme les courses-poursuites en bagnole, les sentiments assez simples, le héros bien américain et les drapeaux flottant, les très nombreux effets spéciaux, …), il nous a même – agréable surprise! - séduit.
Deux aspects principaux y ont largement contribué, le premier étant la narration, intelligente, ne se hâtant pas de nous livrer trop vite la situation, préservant le suspens tout en donnant progressivement des pistes, mélangeant les temporalités sans pour autant brusquer un public moins habitué à des constructions un peu plus complexes, profitant de l'alternance jour/nuit pour créer un rythme dont la tension croît au fur et à mesure du récit. Deuxième point: Ground Zero à New-York, ville tentaculaire, métropole immense et surpeuplée, espace d'une foule se déversant le long des artères de la ville comme un sang inarrêtable, qui soudainement se retrouve anormalement vide, mystérieusement désertée, étrangement spectrale, dans une ambiance post-apocalyptique fascinante par l'effroi qu'elle suscite.
Car derrière la facilité dramatique du thème se cache tout de même un message politique que l'on peut entrevoir dans la scène finale où apparaissent les éoliennes dans le fond, nous ramenant ainsi à notre propre réalité où la menace écologique voire d'une guerre est hélas plus que d'actualité. Et même si Will Smith nous fredonne tendrement don't worry about a thing, l'inquiétude ne doit pas moins nous demeurer présente.