Le mot uniforme présent dans le titre du film évoque bien sûr la tenue règlementaire du pensionnat de jeunes filles qui sert d’unique décor au film. Il suggère aussi l’ordre militaire puisque ordre et discipline règnent en ce lieu, jusqu’à souligner ces deux mots sur un même sous-titre. Les rubans et les médaillons que le personnel féminin encadrant porte trônent comme des décorations militaires. De même, dans les réunions de ces encadrants, on parle invariablement allemand, anglais ou français comme dans un conseil de guerre où les stratégies à suivre sont discutées.
Jeunes filles en uniforme est un film subversif à plus d’un titre. Il y a l’homosexualité féminine, un tabou renforcé par le fait que cette homosexualité s’exprime dans le cadre d’une relation entre une femme majeure et une jeune fille mineure. Pour leur part, les rapports dominants-dominés sont surlignés par une mise en scène usant de cadres étonnants et de prises de vue signifiantes.
Enfin, la subversion est aussi d’ordre politique. Les allusions à la situation politique allemande du début des années 30 (film réalisé en 1931) est guère allusive. N’entendons-nous pas au détour d’un dialogue que la faim et la soumission sont nécessaires au retour à la grandeur d’une patrie…