On peut naître fou ou le devenir *linkroi*.

Parlons de JOKER !


The worst part of having a mental illness is people expect you to behave as if you don't." I


Bon... comment est-ce que je commence une critique sur un film comme Joker ? adulé par beaucoup, détesté par d'autres (logique). La proposition est assez franche, prendre le mythe du Joker et en faire un film qui n'appartient pas au DCU, de faire un film unique, un film qui est régit par son propre univers, prendre la base pour en créer une nouvelle version. Parce qu'au fond, Joker est un film qui raconte une nouvelle fois les origines (vu en comics, séries) d'un personnage maintenant connu de tout le monde, le Joker.


L'introduction mérite de poser la base assez rapidement, Arthur qui s'efforce de sourire devant le miroir prouvant de la sorte que ce n'est pas un automatisme, être un heureux est un bien précieux que peu de personne possède vraiment. Puis vient la douche froide, une bande d'arbre venant tabasser en groupe le pauvre Clown triste. On va dire que ceci résume bien le film, une montagne russe d'émotion pour le personnage.


Is it just me or is it getting crazier out there? NEED


L'histoire se déroule en 1981, à Gotham City, on va suivre l'histoire d'un homme, d'un rêve. Un comédien raté, un clown raté, mais un homme qui rêve tout de même de son one man show, de faire sourire et rire les gens, d'être happy. La seule chose qu'on peut retenir est qu'il a réussi son coup, mais dans un autre registre...


Le scénario part d'un postulat simple, raconter l'histoire du Joker de façon très réaliste sans aucune once de fantaisie rocambolesque qu'on retrouve normalement chez le personnage. Le but ici est de prendre le lore, l'univers et de plus ou moins le transposer dans notre monde pour en faire un truc encore plus "choquant" tant on ressent cette volonté de coller le plus possible a notre univers. Parce que le film est vraiment réaliste en réalité, ayant dans mon entourage quelqu'un ayant une maladie mentale, nul doute qu'une personne dans le besoin laisser seul sans aide peut potentiellement devenir un danger pour lui-même autant que pour les autres. Je trouve que Joker fait fort dans sa narration, autant pour les symboles (les escaliers pénibles - normale - l'extase) que pour cette montée en puissance dans la folie, c'est fait d'une justesse assez incroyable. Parce qu'au fond, Arthur a une vie de merde, sauf que moi aussi, j'ai une vie de merde, malgré la merde on avance, heureux ? qui l'est vraiment, prétendre ? tout le monde le fait. C'est ça Joker, suivre la vie d'un mec qui prétend aimer son boulot, qui prétend être heureux alors que non, mais Arthur tient bon tout de même, parce qu'il y a de l'aide et on s'enferme dans une boucle, une boucle qui n'a pas de joie, mais une boucle stable. On s'enferme et on tourne en rond, les années passent et le temps ne se rattrape pas, une boucle qui recommence chaque journée, chaque année. Puis vient le jour de la rupture, le moment ou la boucle (l'aide) se casse la gueule et déchaîne le monstre en nous, personne ne veut l'atteindre cette fracture, mais personne n'est à l'abri non plus. Je me pose toujours la fameuse question, si je pouvais faire un meurtre gratuitement, sans aucune crainte d'aller en prison, juste par plaisir... est-ce que je le ferais ? bonne nouvelle, j'esquive la question le plus autant que possible, je dis vague - vague.


L'univers ici est complètement différent des autres productions "Batman", en fait ici, on tient surtout quelque chose d'assez unique en terme de proposition. Le personnage du Joker est assez vieux alors que Bruce est encore un enfant dans le film, tout ne tourne pas autour d'une rivalité (batman/joker) mais du Joker contre Thomas Wayne, de quoi donc d'assez différent. On retrouve un Gotham au final très proche de notre monde, ce n'est pas aussi noir que dans un "vrai" Batman, mais l'ambiance fonctionne et on retrouve une ville sale remplie d'ordure (les humains). Je pense que le Joker (le film) brille surtout sur tout ce qui touche a la photographique, le film est d'une propreté assez hallucinante, la colorimétrie est juste magnifique et le film propose bon nombre de plans iconique. Alors certes, ça reste très terre-à-terre, beaucoup (beaucoup) de gros plan sur les visages pour accentuer la détresse, la folie, voir un bon gros mixshitup des deux. Une chose est sûre, visuellement le film fait fort et ne sombre que très rarement dans une violence excessive, chaque scène semble avoir été finement étudié pour arriver pile-poil au bon moment, autant dans l'émotion que dans le gore.


Non, le film n'a pas de morale a proprement parler, Joker est avant tout un film triste en réalité qui dépeint vraiment le coté malade, sombre de notre monde, de l'humanité. Bien sûr que le personnage d'Arthur n'est pas morale, bien sûr que personne ici ne sortira du film en glorifiant le meurtre parce que yolo ma gueule, le film est trop dark et Joker trop bad-ass. On regarde toutes les nouvelles (sûrement) et des psychopathes ça existent, il n'y a pas toujours une raison logique derrière un geste et Joker démontre ça. Arthur ne devient pas le Joker pour une bonne raison, il devient le Joker parce que sa maladie prend le dessus, sans aide pour la repousser... en plus, encore une fois niveau mise en scène le film est super bien cadencé parce qu'on ressente vraiment les paliers (perte du psy - ne plus prendre ses pilules - embraser sa folie pour...). Le mec veut devenir un comique, sa vie prend un tournant façon comédie noire.


You don't listen, do you? HELP


Donc est-ce que le film tourne autour du Joker au final ? bah non en fait, le film parle beaucoup plus du personnage avant sa transformation, on voit beaucoup plus d'Arthur Fleck que du Joker. Dans un sens ce n'est pas plus mal, le film prend vraiment son temps pour créer une tension, une atmosphère réaliste qui permet au spectateur de comprendre pourquoi et comment Arthur perd pied pour devenir le personnage iconique du Joker. En vrai, Arthur est un personnage vraiment attachant en soit, on sent que le mec est instable dès le début, qu'il est assez weird, mais en soit pas plus qu'un autre. Son rire est une maladie comme une autre qui se déclenche lorsqu'il est dans un état de stress (en autre) et ce rire bordel de merde, vous allez l'entendre souvent, mais jamais de la même manière. On pourrait regretter au final un film qui offre le spectacle d'un Joker en extase seulement vers la fin, mais ça n'est pas quelque chose qui m'a dérangé lors du film. Très belle prestance et jeu d'acteur de la part de Joaquin Phoenix qui livre ici une prestation vraiment impressionnante de part son changement physique (vraiment maigre) mais aussi de part sa maîtrise du rire, du personnage. On arrive vraiment à croire en lui, on arrive à voir sa détresse et d'avoir de l'empathie pour lui jusqu'au moment ou la fracture survient, ou Arthur commence a devenir le personnage. Je pourrais parler de plein de choses que j'ai aimé dans le film, mais fuck off flemme sur 10.


Contre qui du coup le Joker va se combattre dans ce film comme Batman n'est pas encore présent ? bah, la société avant toute chose, mais surtout contre Thomas Wayne (le papa de Bruce) parce que faut quand même pas déconner, faut quand même un WWWAAAYYYNNNEEE dans l'histoire.


Can you introduce me as Joker? NO...


Tout comme la photographie, l'ambiance sonore d'une justesse est complètement réussi dans Joker, ça ajoute une tension palpable dans chacune des scènes du film, autant dans la musique que dans le sound design, le soin apporté donne vraiment quelque chose d'unique et puissant.


https://www.youtube.com/watch?v=kIOrdef6Fmw


All i have are negative thoughts IT'S


Conclusion : Joker est vraiment un excellent film, réaliste, prenant avec une très bonne tension. Peut-être qu'il lui manque de "substance" du Joker de base (du personnage) parce qu'au fond, le film parle surtout et avant tout de la maladie mentale. 80% tourne autour de ça en fait, d'un mec malade... et pourtant, qu'est-ce que j'ai kiffé... on est tous malade.


... too late

LinkRoi
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le 18 janv. 2021

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LinkRoi

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