Le pari était risqué pour Warner et Dc comics, en effet, si un film sur le clown prince du crime pouvait s’avérer efficace, il ne fallait pas oublier leur dernier échec à établir un univers avec un man of steel ma foie sympathique , un Batman vs Superman qui divise, un suicid squad vraiment médiocre ou encore un justice league peut convaincant. Dc propose alors aux spectateurs un joker aucunement relié à l’univers du Batman de Ben Affleck. Mais d’autres problème se pose: comment adapter le joker? Sur quelle histoire des comics se baser? Par quelle morceau faut il le prendre ? On nous offre alors une histoire originale nous plongeant dans un Gotham city crasseux au début des années 80. Arthur Fleck, un comédien de stand up raté enchaînant des petits boulots déguisés en clown et qui habite dans un petit appartement chez sa mère , bascule peu à peu dans la démence suite à une succession de problèmes. En sortant de la séance , il était difficile pour moi de rester objectif envers ce film qui m’ à convaincu en tout point.
Joachim Phœnix interprète le clown avec une immense justesse, relevant le défi qu’avait posé jusqu’alors Jack Nicholson dans le Batman de Burton et le défunt Heath Ledger dans le dark knight de Nolan. On s’y attache d’autant plus car on le suit dans son quotidien de tous les jours jusqu’à sa chute dans la folie pure et malsaine. On ressent alors ce qu’on avait jamais ressenti auparavant pour ce personnage: de la compassion. Quand le film se termine, on est triste pour lui, on comprend évidemment ces premiers actes, les suivant nous laisse perplexes, on le perd tout en le suivant. Le jeu de Joachim Phœnix est donc excellent, son rire est à glacer le sang et bien que le film avait aussi beaucoup misé sur la présence de Robert De Niro pour attirer les spectateurs, Phœnix vole selon moi la vedette à ce dernier dans le peu de scènes où l’acteur de Taxi Driver apparaît.
Mais il ne gâche absolument pas le jeu des autres acteurs, De Niro joue remarquablement bien dans son rôle du présentateur de Tv show d’époque, Frances Conroy incarne parfaitement une mère à la foie touchante et déséquilibrée, Zazie Beetz ( seulement vue dans Deadpool 2) se défend aussi très bien.
Mais Joker ne se repose pas uniquement sur son casting mais aussi sur un scénario original très osé. En effet, établir des origines à un personnage qui n’est pas censé en avoir peut s’avérer dangereux. Pourtant, chaque scène s’avère être importante à l’avancée du scénario, et celle du personnage dans la démence. On nous laisse même assez perplexe au sujet de l’identité de son père , tout n’est pas forcément révélé. Le personnage d’Arthur Fleck avance donc dans une quête sans fin vers la vérité, se cognant à une barrière d’obstacle qu’il arrivera à vaincre à sa manière et aux dépends de son entourage. Enfin, dresser le joker comme une icône voir un symbole d’une grande partie du peuple de Gotham City n’était pas une chose à laquelle on aurait pu forcément penser. Cela aura sans doute pour conséquence de dresser un nouvel obstacle sur la route du futur chevalier noir , bel et bien présent dans le film, mais encore trop jeune pour endosser le costume du justicier masqué et qui se voit lui aussi poser de nouvelles origines par rapport à la perte de ses parents.
D’un point de vue esthétique, les décors sont beaux, il reflète avec succès l’image d’un Gotham sale et dangereux. La lumière est magnifique et rend au film une qualité d’image absolument superbe. L’apparence du clown prince du crime est absolument ravissante, son maquillage et son costume restera à jamais gravé dans l’esprit des fans de l’univers Batman. Il se distingue des autres joker, rajoutant sa propre patte, ses propres traits, mais en respectant évidemment ceux du joker original. La bande son peut marquer les esprits , ces violons lors de la scène de danse devant le miroir m’ont donné des frissons , ainsi que la scène des escaliers jugée comme la plus mythique du long métrage.
Pour les fans de l’univers de la chauve souris ou pour les cinéphiles avisés , de nombreux détails et plusieurs références sont bel et bien présents, comme différents hommages au taxi driver de Scorsese, au cinéma de Chaplin, il est intéressant de voir aussi que le film puise des idées de différents comics , les origines de ceJoker peuvent être comparer à celle du clown de Killing Joke, l’une des scènes finales lors du talk show m’a fait penser aux actes du Joker dans une émission télé en direct dans dark knight returns, on note bien sur la présence de l’asile d’arkham ( lieu devenu culte dans l’univers Batman ) , de la publicité de cirque halli peinte sur les murs de Gotham, les buildings à l’extérieur du talk show de Murray plongés dans une nuit étrangement pourpre font référence, je pense , au Gotham City de la série animé Batman des années 90 et pouf finir, il est amusant de voir le jeune Bruce Wayne descendre avec finesse une barre comme il le fera certainement plus tard dans sa batcave.
Pour conclure, je clame un immense oui pour ce film qui déclenchera peut être un autre tournant pour les prochains longs métrages de Dc comics.

maximusdu72
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le 17 févr. 2020

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maximusdu72

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