Tout démarrait sur de bons rails: une histoire sur un des meilleurs méchants du cinéma, l'adversaire principal de Batman qui plus est. Sur le papier que demander de mieux? Alors les gars on va faire un film sur le "Joker", cet espèce de psychopathe qui a hanté les nuits de notre héros chauve souris préféré." Là y a du matos pour 2 h de movie, voire une trilogie. On va te narrer une histoire de malade à la hauteur de ce taré de la bd comme on n'en a jamais vu". Désolé je m'emballe parce qu'en fait les gars ils ont pas beaucoup de marge de manœuvre vu qu'ils doivent respecter le cahier des charges du studio qui produit le machin, ou alors pire, c'est l'imagination qui leur manque, voire leur talent.
Ma note de 6 met en avant la qualité de la réalisation et la prestation de Joachim Phoenix. Mais c'est malheureusement une modeste réalisation qui bloque ma note. En effet, si le but du film est de mettre en scène la folie - vue des dizaines de fois dans le cinéma - alors c'est complètement raté. Peu de folie dans cette vie du pauvre Arthur, peu de noirceur dans ce Gotham acidulé. Et c'est là qu'est le hic. Comment nous faire croire à ce personnage incroyable sans son essentialisme. J'ai juste eu la sensation d'un début d'introduction au personnage que l'on connait tous. La folie clownesque qui habite les habitants de Gotham est mal amenée, totalement maladroite, on peine à croire à cette révolte des laisser pour contre contre les riches.
Beaucoup de lenteur, de lourdeur, et de paresse dans ce film, notamment dans la scène de one man show pratiquement éludé avec cette même vanne ratée répétée en boucle ( ma mère etc), pourtant essentielle à l'histoire, mais où l'on voit l'absence d'imagination du réalisateur.
Il y avait vraiment matière à faire kiffer le spectateur voire à lancer un storytelling sur un perso fascinant dans sa folie ou son sadisme. Mais le manque d'imagination et -de mon point de vue - de talent, font de ce film une œuvre simplement mineure.