Dans la foulée de Ça 2 : qui dit Halloween, dit clowns. Vous pouvez néanmoins me jettez quelques tomates, car j'ai des choses à redire sur le succès assourdissant de Joker.
On pourrait bientôt monter une équipe de foot avec onze maquillés. Bâtir un Suicide Squad en mieux, Harley Quinn à l'aile et le Joker avec le brassard de capitaine. Il est vrai que notre personnage du jour est toujours sympa à revisiter, bien plus qu'un simple produit dérivé Batman. La réalisation choisit ici d'appuyer purement sur ses troubles psychotiques. Un Joker très terre à terre denué de gadgets à foison. Alors d'une part, on peut attribuer à Joaquin Phoenix trois ou quatre points de la note sur dix. L'acteur apporte son piment délirant, au claquement de sa mâchoire et sa démarche façon Nicholson dans Shining. Todd Phillips avait vu juste de tamiser à plein régime la tristesse et la solitude.
C'est peut être même trop focalisé à l'extrême sur Joaquin Phoenix, les rôles secondaires auraient permis d'habiller davantage le Joker à part Murray. Les clowns collègues de travail n'offrent que peu d'intérêt. Le Joker est plus confronté aux problèmes sociétaux qu'aux antagonistes qui lui mettront des bâton dans les roues. Un ou deux tour de passe-passe au pistolet lui ouvriront les portes d'une réussite alpestre. J'ai halluciné dans la salle du ciné, tous les spectateurs ont hilaré à une blague faite à un nain... Comme si les gens étaient bêtement acquis à la cause Arthur Fleck. Vol au-dessus d'un nid de coucou et plus récemment Shutter Island, restent les maîtres en matière de psychodrame. Le jonglage est plus abouti entre les raisons de la folie et l'attachement profond aux attardés mentaux.
Encore une fois, un Joker culotté rapellant Taxi Driver. Sans renier le bon Pulp Fiction sur les scènes pimpantes, un Heath Ledger était davantage ma tasse de thé. Peut-être ai-je besoin de fantaisie, même chez un Monsieur Tout le Monde ? Un film de la case atypique tout de même.