Quand on avait plutôt intérêt à obéir aux lois

Vérité, Justice et Loi sont le fait d’un seul homme : Judge Dredd. La magie du cinéma a de nouveau frappée et a donnée vie à un comics. A vous qui avez aimé Demolition man, Robocop, attendez-vous à un condensé de tout ce qu’il c’est fait de mieux dans ces deux films. Policier, juré et bourreau, Sylvester Stallone replonge dans le futur pour un film d’action spectaculaire au visuel très comic book. Obéissez aux lois ou bien soyez prêts à être jugé…


Un système judiciaire en une seule personne


Judge Dredd, le film dont tous les gosses de l’époque en avaient loué la VHS, en connaissaient les répliques par cœur. En vadrouillant dans les écoles pendant la pause récréation, vous pouviez être sûr de voir des groupes de petits garçons récitant les répliques du film en rejouant à leur sauce ses scènes. Judge Dredd, le mal aimé, celui qu’on a envoyé injustement chez les nanars. On ne va pas pour autant perdre son objectivité. Oui c’est du kitsch, ça manque de brutalité, c’est trop court, Dredd il a commit l’affront d’enlever son casque alors qu’il ne le fait jamais dans le comics (le scénariste du comics ayant expliqué que Dredd en tant qu'incarnation de la loi, ne possédait ni visage ni identité propre), mais quel pied de regarder ce genre de films. Surtout le personnage de la version comics colle tellement à l’image de Stallone qu’il était très difficile d’imaginer un autre acteur l’interpréter. Rien que l’entrée symbolique du héros colle des frissons. Et ce n’est que le début de tout ce que ce film va vous faire ressentir.


Un an pour créer l’univers. Bienvenue à Mega City One, l’une des deux dernières villes sur Terre. Dans cette nouvelle société, il faut faire régner l’ordre. Autrement dit : il faut une loi. Dans ce film, la loi, prend la forme d’un homme et cet homme, c’est Sylvester Stallone. Vous pouvez rire de son accoutrement futuriste hyper kitsch avec cette petite coquille pour protéger ces bijoux de famille, vous ne pouvez pas rire de l’homme…bon un peu quand même parce qu’un type solitaire à l’égo démesuré le rendant grognon lorsqu’il a tord, un type asocial balançant des petits pics d’humour ça rend tout de suite moins intimidant. Pour enfoncer le clou, Dredd, il semble avoir un balai coincé dans le derrière depuis un bon moment. Sous son allure de machine dénuée d’émotions connaissant le nouveau code pénal comme sa poche ce cache un homme solitaire, sans attaches qui dicte la loi et gare à celui qui la transgressera. A mesure de l’avancement de l’intrigue, Dredd gagnera en humanité et forcément, gagnera le cœur du spectateur ému par son passé tragique.


Sur bien des points Judge Dredd ressemble à Robocop. Notre superflic, humain, non robot, bien que n’étant pas le seul et unique Juge, travaille dans une société chaotique où malgré la présence de ces nouveaux flics, la violence perdure dans les rues. Malgré le chaos, le Juge Dredd est craint par ceux qui songent à enfreindre la loi. Mais que ce passe-t-il quand ce symbole se voit victime d’une machination le plaçant cette fois dans le camp des criminels ?



La loi c'est moi ! Et l'ordre ! Toutes les armes doivent m'être
remises. Tous vos quartiers, sont en état d'arrestation. Première et
dernière sommation!



Aux cotés du Juge Dredd, d’autres personnages haut en couleurs gravitent :


• Le juge Hershey incarnée par la jolie Diane Lane, stricte, bad ass mais avec un brin d’humanité,
• Fergie (Rob Schneider), l’élément humoristique du film, un type quelconque, voyou, magouilleur, peureux, tchatcheur, lâche au point d'être capable de vendre sa propre mère pour survivre,

• Le Juge Griffin (Jurgen Prochnow), membre du conseil des juges voulant en devenir le chef, créé de nouvelles lois et un nouvel ordre,
• Rico (Armand Assante), le bad guy de l’histoire, un fou, le mal à l’état pur, un type excessif ayant un lien avec le Juge Dredd, un méchant impressionnant de réalisme, intelligent qui a un plan bien précis,
• Le Juge Fargo (Max von Sydow), premier Juge Suprême de Mega-City One, il est le responsable de la fondation du système des Juges. Un vieil homme rempli de sagesse, un mentor respecté pour le Juge Dredd.


Quoi ?! La version 95 de Judge Dredd est un nanar ?! J’étais sûr que vous diriez ça


Dans les années 90, le cinéma américain d'action nous offrait de sacrés perles et tant pis si des années plus tard, ces perles sont devenu des bouts de charbon dont on prend plaisir à ridiculiser. A l'époque, nos films américains, qu’ils soient d’action ou futuristes, malgré leurs débuts pessimistes, ils se voulaient au fur et à mesure, gagner en optimisme.


Sous toute cette couche de crasse et insécurité arpentant les rues, l'espoir renaissait, les héros, certes caricaturaux incarnaient la lumière, les méchants, caricaturaux eux aussi, finissaient par êtres ridiculisés. Dans son format papier, Judge Dredd est à l'image du format papier de Robocop: brutal, psychotique, extrêmement violent. En film, on a plus héroïsé le personnage. Ceci risquant de lui porter préjudice du point de vue des fans de la première heure. Fort heureusement, nous sommes loin du ratage complet.


Regardé Judge Dredd c’est retombé en enfance, avoir des étoiles plein les yeux en découvrant un univers truffé de détails tous droits sorti de l’imaginaire d’un seul homme. De la moto volante hyper stylée enveloppé de cuirasse pour la rendre plus massive (un jouet UN JOUET !), des costumes de flics en justaucorps, veste cintrée avec épaulettes dorées et casque de combat ne dévoilant que leur mâchoire carrée, un héros cherchant à prouver son innocence, combattant au passage le clan légendaire « Angel et fils », pirates de la terre de malédiction, une famille de cannibale dont l’un des membres, le petit dernier est une machine moitié homme/moitié robot (j’ai rien oublié…P’pa ?), échappant aux flammes d’un incinérateur, et surtout, des super flics détenant tout un arsenal intégré en UNE seule arme. Oui, UNE seule arme : Le Pacificateur.


Chaque Juge a droit à sa petite moto, sa paire de menottes et son arme de service. Ce pistolet avec munitions à commande vocale, il envoi du lourd. Balle simple, laser, fusée éclairante, grenade, balle perforant les blindés, l’on a carrément surnommé les commandes juste pour rendre ça encore plus cool. Bon, le flingue ne va pas pour autant vous faire la causette ou réchauffer votre plat du midi! Histoire d’en faire l’arme ultime, pour éviter toute tentative de vol: les noms juges reçoivent une méchante décharge électrique dès la prise en main de l'arme.


De l’imagination pure, de l’aventure visuellement excitante. Vous avez pris plaisir à découvrir toutes les nouvelles technologies et nouvelle culture du futur dans Demolition Man ? Vous avez aimé l’ambiance mi-médiévale, mi-punk de Mad Max ? Judge Dredd propose à peu près le même type de délire. Une véritable cour de récréation pour les cinéphiles et fans de science fiction.


- Ca vous ferais mal d’éprouver une émotion pour une fois ? [Hershey]
- Emotion ? Ca devrait être interdit par la loi. [Judge Dredd]


Au final, Judge Dredd, c’est du 100% Stallone transposé dans un univers futuriste où il y a du fond vert, des robots en animatronique, du punk en cuir, des mutants attardés, de l’émotion, une histoire de clones, un scénario fourni comportant son lot de révélations et des décors sans aucun doute influencés par Blade Runner. Un film plus intelligent que les œuvres auxquelles Sly nous a habitués. Rajoutez à ça des punchlines machistes typiques des action hero, des musiques futuristes symphoniques et héroïques signées Alan Silvestri donnant plus de puissance à notre héros déjà très puissant, et vous allez pouvoir passer une bonne petite heure quarante à plonger dans un univers assez réaliste. Ecoutez bien les conseils de Stallone : N’essayez pas de faire la loi, laissez ça au Juge. L’audience est levée !

Jay77
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le 8 mars 2019

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Jay77

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