Quand Hayden a rejoint le casting de Star Wars, j'ai essayé de le défendre. J'ai tenté - vainement - d'empêcher qu'une foule en délire composée de mes proches n'achète un billet pour Los Angeles et aillent lui expliquer un peu l'actor's studio à grand coup de bottin. Ça n'a pas été simple et le pire... l'Episode II leur a quand même bien donné raison. L'épisode III relevait avec peine le niveau, mais il fallait quand même se rendre compte : Hayden n'y était pas pour grand chose. Malheureusement, le jeune homme n'aurait jamais son grand rôle dramatique et convainquant. Non, ça, c'est mort. Aussi, en petit merdeux jeune premier pourri et transit d'arrogance, le mec avait quand même de quoi sortir son épingle du jeu. Bim, direct dans l'action, on a Jumper, espèce de fable fadasse avec des gens qu'ils ont des super pouvoirs qu'ils sont bien. Mais wow ton plan de carrière, fiston. Wow.


"Jumper", c'est donc l'histoire d'un type un peu relou disposant d'un pouvoir qui défonce : la téléportation. Et la démonstration d'une journée bien remplie de son protagoniste le met fort bien en exergue (c'est à peu près tout ce que le film fait de bien). Un petit déj' de l'autre côté du globe, une petite virée en surf en Californie, puis à Hawaii, et hop, un peu de bronzette sur la tête du Sphynx, y a pas à dire, on ouvrirait un compte Instagram pour moins que ça. Seul problème, des méchants, organisés en société secrète particulièrement religieuse nommée les Paladins histoire de chier sur les samouraï occidentaux, ces mecs-là, leur but ultime est de mourir hors champs. Autant dire, une sacrée bande de filous. Ah, optionnellement, ils cherchent à traquer les Jumpers, avec un succès assez réduit, faut bien l'avouer.


Donc voilà. Le truc est posé, on va donc avoir la sempiternelle histoire du type qui découvre que de grands pouvoirs, eh ben ça implique de grandes responsabilités, et bla et bla et bla. Et laissez-moi deviner, ça va mettre sa dame en danger ? Hé hé hé. Le pire, c’est que ce canevas éculé est servi dans sa version des années 2000, cette version ultra-lite qui ne favorise que le survol de ce qu'elle veut raconter et noie bien son propos dans un bol propice à la paresse. Ben ouais, à défaut de se plonger dans une histoire de superhéros, genre, à la Chronicle en mieux - ou moins bien, selon - ben on se retrouve avec une histoire de "guerre millénaire" entre un ordre et des keums à pouvoirs. Un héritage mal digéré des productions récentes de fantastique, type Underworld, mâtiné d’une histoire d’amour, forcément. Et pas du tout introduite au forceps dans l'intrigue, qui mettra une Rachel Bilson particulièrement absente aux prises avec tous ces dangers, oulala. D'autant que les enjeux, même clairs, tentent quand même des retournements de situations super factices (les deux protagonistes qui s'affrontent pour de la gnognotte). Ah oui, on a droit aussi à Samuel "Fury" Jackson, qui se permet une prestation de type mineur, avec regards mauvais tels qu'on en a depuis un moment et roulements de mécanique. P'tain, il était quand même plus classe dans Die Hard 3 quoi !


Côté photographie, piouh, comment c'est fade - pardon - réaliste ! Les couleurs ont toutes été soigneusement bouffées, ça donne un rendu parfaitement quelconque, bravo ! La mise en scène, au mieux, se met au diapason : assez terne ; au pire, elle est illisible, pendant les phases de baston. Allez, on remarquera quelques petits efforts, faut bien avouer que le pouvoir est cool - la téléportation, merde ! - et que, du coup, on peut se permettre de temps en temps un ou deux bon coups, avec le personnage qui disparaît du champs au début d'un travelling et réapparaît à la fin. Bon, c'est cheap, mais mince quoi ! j'essaie de sauver un peu le bousin.


Une adaptation complètement mineure, sans aspérité notable et placée sur un rail du début à la fin, qui ne varie jamais, ne se met jamais en danger et attend en permanence que le spectateur, lassé, finisse par s'assoupir pour rêver de trucs mieux, du genre, du motocross. C'est bien le motocross.

0eil
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le 10 avr. 2015

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