Pour commencer, je dois préciser que dans mon pays, le film s'intitule bien Jupiter Ascending.

Jupiter Ascending, donc, m'a laissé la même impression que le Lucy de Luc Besson : il s'agit d'une proposition de cinéma tellement différente du reste de la production que je ne sais pas vraiment quoi en penser. Globalement, j'ai apprécié, notamment car les réalisateurs nous offrent nombre de scènes grandioses - le surf aérien à Chicago, modèle du genre et parfaitement lisible - et un nouvel univers de science-fiction cohérent, au service d'un conte revisité et en même temps critiqué.

Les Wacho font des choix ambitieux et parfois anticonformistes concernant l'esthétique, donc cela passera forcément beaucoup moins bien qu'un Guardians of the Galaxy infiniment plus formaté et calibré, et en même temps faussement subversif ; et je leur sais gré d'aborder leur scénario et leur monde avec sérieux et déférence, sans pseudo "distanciation ironique" de mes couilles. De nouveau, ils brassent des myriades de références (j'ai gloussé comme un con à l'apparition de Terry Gilliam) et de genres, avec pêle-mêle des contes de fée divers et variés (modernisés avec une immigrée russe), du space opera - et vas-y que je te glisse discrètement la station spatiale de 2001 en arrière-plan - de l'ufologie, du surf, un lycanthrope de l'espace, de la mythologie grecque,... Et je les soupçonne d'être tombés sur la bible de Dune confectionnée par Moebius, tandis qu'ils fouillaient les archives de la Warnes Bros.

Mais la grosse particularité du métrage, c'est qu'il s'y passe énormément de choses par rapport à l'immense majorité des productions cinématographiques : nous avons le prologue, l'introduction du personnage principal, l'élément perturbateur, une poursuite, puis un affrontement contre trois adversaires successifs de type "boss de fin", chacun avec un schéma différent (même s'il n'y aura pas de confrontation autre que verbale avec le premier), et enfin l'épilogue. La plupart de ces éléments auraient suffi pour constituer le cœur d'une œuvre, ce qui donne un film très dense, où il est impossible de s'ennuyer, avec énormément de moments de bravoure comme autant de scènes finales ; et malgré ça, ils arrivent à inclure des moments purement humoristiques, comme le plus dur de tous les combats : celui contre l'administration (vogone ?).

Jupiter Ascending est étrange. Déstabilisant. Déroutant. Mais il faut le voir. Et la morale de fin façon Magicien d'Oz pourra surprendre d'autant plus certains spectateurs.
Ninesisters
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le 8 févr. 2015

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