Quand les Wachowski adaptent Alien Theory
Une nouvelle fois, on passera outre la traduction foireuse du titre (mais bon, c’est à l’image du film). Que retenir de l’histoire de ce film ? On peut la séparer en trois grandes parties. La première est une adaptation directe de plusieurs épisodes de la série « documentaire » Alien Theory : ainsi vous y retrouverez plusieurs des idées/hypothèses/théories/affirmations développées au cours de plusieurs épisodes, rendant ainsi le film parfois risible tantôt ridicule au point d’être hilarant. La seconde, c’est l’action : extrêmement présent, parfois sans raison, les amateurs y retrouveront leur lot de scènes épiques et dantesque où ça part dans tous les sens et bien sûr les scènes de combat. La troisième sera ce que j’appelle la partie chiante : ne rentrant ni dans la première (bien qu’inspirée d’autres œuvres du genre, rien d’original rassurez-vous) ni dans la seconde (d’où sa classification), vous aurez ainsi droit à des scènes sans intérêts, prévisibles des heures à l’avances et n’apportant pas grand-chose à l’histoire en s’étirant en longueur pour combler le vide entre les deux autres types de scènes. On pourra noter que contrairement à d’autres œuvres de la fratrie Wachowski, il n’y a pas de délire métaphysique dans le tas. Juste une histoire de fantasy-SF (le coup de la quête, du destin, de la lignée perdue…) comme on a pu en lire/voir des centaines.
Voilà pour le plot. Je ne dirai rien de plus à ce sujet puisqu’il n’y a pas à épiloguer. Si vous voulez comprendre la première référence, chercher sur internet des épisodes de cette fameuse série, je vous donne 5 min pour comprendre (et sincèrement, ça vaut le détour). Pour le casting, comme à l’image du film, ça ne vole pas très haut. On retrouve plusieurs têtes connues, faisant le service minimum sans mettre beaucoup de conviction dans leur rôle. Allez, admettons que Sean Bean sera l’auteur de la surprise du film.
Techniquement, c’est déjà mieux, mais d’un côté très logique vu les réalisateur. La musique de Michael Giacchino est très sympa, dans le plus pure style épico-SF. Pas de la grande musique, mais le genre de thème sympa collant bien à l’action du film. Les décors et les effets spéciaux sont grandioses et époustouflants, créant ainsi ce qu’on peut appeler une tuerie visuelle pouvant cramer la rétine. Malheureusement, la mise en scène, bien qu’efficace, reste trop classique pour vraiment les mettre en valeur. De belles images qui défilent donc. Concernant la 3D, franchement pas utile pour le film, y compris pour les scènes dans l’espace ou dans les airs. Il y a peut-être 2-3 plans où ça fait son petit effet de profondeur de champ, mais sans plus. Point cependant non négligeable : contrairement à beaucoup d’autres films d’action, la 3D et la mise en scène ne font pas si mal aux yeux lors des scènes d’action et de combat où l’image bouge beaucoup (je pense notamment à la scène de poursuite à Chicago).
Bref, un très joli emballage pour au final un paquet relativement vide. Je dois avouer que le délire principal réside dans cette adaptation d’Alien Theory (on pourrait même croire à un plagiat parfois) ; du coup, il est plus qu’évident que si vous n’avez pas cette référence, le film sera simplement un blockbuster d’action entrecoupé de scènes chiantes et d’idée plus ou moins ridicules vues et archie revues.