J'avais adoré Matrix, j'avais beaucoup aimé Cloud Atlas et je me sentais prêt à être décoiffé par un Space Opera lyrique entre Dune et Fondation avec une esthétique à la Druillet. La bande-annonce comblait mes attentes mais, comme on dit, "never trust a trailer".
C'est donc avec cet a-priori que je suis allé voir Jupiter Ascending.
Je vais peut-être spoiler un peu mais si le film est visuellement très abouti, bien léché, bien filmé (bravo à la direction artistique, au chef ops et à l'équipe FX visuels), le scénario est rabougri, les personnages creux et la narration incohérente.
Pour résumer, on assiste aux tribulation d'une aide-ménagère (ce n'est pas péjoratif mais même dans ce rôle, Mila Kunis est mauvaise, on y croit pas une seule seconde) qui se découvre un destin galactique en tant que réincarnation d'une matriarche d'une famille dysfonctionnelle de über-prédateurs de systèmes solaires (bon, je spoile un peu là).
Le problème est que, là où on attendait une héroïne, on se retrouve avec un boulet qui passe son temps à se faire sauver la peau des fesses par un improbable hybride mi-loup, mi-tanche joué par un Channing Tatum aussi expressif qu'un ris de veau trop cuit. Pour lui donner du relief, les scénaristes lui ont ajouté des patins à roulettes sans roulettes qui font de lumière et lui permettent de voler parce qu'on lui a volé ses ailes (oui, car dans l'Univers, les mi-loup/mi-tanches sont aussi mi-aigles).
Bref, ça aurait pu être un superbe péplum galactique, prélude de bonne franchise mais ça tombe complètement à plat.
Ce qui est très étonnant car les Wachowski savent écrire des histoires. Mon idée est qu'il s'agit d'un film de commande et que pour se moquer de Hollywood, il/elle aient produit un bel exercice de style répondant aux canons esthétiques de Hollywood avec une histoire volontairement bancale et simpliste. Si c'est le cas c'est du grand art dans l'escroquerie cinématographique, au niveau de Prometheus.
Bref, à éviter pour l'histoire qui est sans intérêt, à aller voir pour en prendre plein les yeux si on est accroc à l'imaginaire SF baroque.

SebL
4
Écrit par

Créée

le 26 juin 2015

Critique lue 224 fois

SebL

Écrit par

Critique lue 224 fois

D'autres avis sur Jupiter : Le Destin de l'univers

Jupiter : Le Destin de l'univers
Sergent_Pepper
3

Le destin de l'écran vert

Vous voulez que je vous dise ? Jupiter ne mérite même pas sa place dans les arcanes du blockbuster. Parce qu’en matière de clichés et de recettes à faire figurer à tout prix, en faire la liste et...

le 27 févr. 2015

143 j'aime

30

Jupiter : Le Destin de l'univers
guyness
5

Space apero

A chaque fois qu’un adorable lecteur me demande (car oui, sache-le: tout lecteur de guyness est par définition adorable. Surtout toi, là, maintenant) ce qui continue à me pousser dans les salles...

le 8 févr. 2015

116 j'aime

41

Jupiter : Le Destin de l'univers
real_folk_blues
3

Plat net et des astres cinématographiques

Dites moi que je n'ai pas vu une actrice asiatique coiffée comme une soeur Wachowski sur une moto volante dont les pièces ne sont pas solidaires entre elles. Si c'est ça la définition du baroque SF...

le 13 févr. 2015

103 j'aime

32

Du même critique

Lucy
SebL
4

Pour faire un bon film...

... faut faire mieux que ça ! Comme Mozinor faisait dire à Besson "Pour faire un bon film, fait que le héros, y soit costaud et qu'y protège une fille." Avec Lucy, c'est l'héroïne qui est costaud,...

Par

le 27 juin 2015

Jupiter : Le Destin de l'univers
SebL
4

Le pied de nez des Wachowski ?

J'avais adoré Matrix, j'avais beaucoup aimé Cloud Atlas et je me sentais prêt à être décoiffé par un Space Opera lyrique entre Dune et Fondation avec une esthétique à la Druillet. La bande-annonce...

Par

le 26 juin 2015