Et c'est peu de le dire.
Je suis amateur comme tout un chacun d'un bon film a sensation, décomplexe, qui fait appel à des émotions primaires grâce des effets Wow de bon aloi.
Par contre je n'aime pas les films stupides. Et Stupide, Jurassic World l'est de manière consciencieuse. Pour résumer, penser Sharknado avec un budget Hollywoodien. Passons d'un film SyFy, qui sera vu par quelques abonnés du cable américains et vénérés par les fans du genre, à un blockbuster de l'été, avec un bonne grosse licence derrière, financé avec le PIB du Bostwana. Dans quoi vont ils investir ce surplus de budget? Le scénario? La mise en scène? Ba voyons! Les acteurs et les effets spéciaux pardi!
Est-ce gênant? Ça pourrait ne pas l'être. A vrai dire un bon MegaShark vs Giant Octopus reste un spectacle assez fun, mais surtout parce qu'il ne se prend pas au sérieux, et parce qu'il a pris le soin de se moquer des codes du genre. Jurassic World, lui, sous le poids de son budget et de sa licence, reprend ces mêmes codes avec tout le sérieux du monde, et devient ridicule.
Par exemple: c'est normal pour un film low budget d'avoir des personnages écrits sur une feuille de PQ, c'est moins pardonnable pour un film dont le premier épisode avait justement offert des personnages un peu plus fouillés. Difficile pour les acteurs de sortir quelque chose de leur script, Chris Pratt se contentant d'incarner la moustache virile et musclée qu'on lui a confiée, quand cette fierté nationale d'Omar Sy donne vraiment l'impression d'être là pour les quotas, lâchant de temps en temps un "merde" bien français.
Oui, il fallait que je parle d'Omar Sy, puisque toutes les critiques (françaises) de ce film en parlent, quand bien même lui pas plus que le réalisateur n'ont la moindre idée de ce qu'il fout ici.
Mais que le spectateur se rassure (et vu le démarrage du film dans le monde, je doute qu'il ait besoin d'être rassuré), le film propose ce qu'il vient chercher: des scène Dinosaures x Dinosaures avec des effets spéciaux chiadés et très chers. Dommage que la réalisation constitue l'autre problème du film.
Car la mise en scène flirte avec la pornographie tellement elle recycle (mal) tout les poncifs du blockbuster de base. Des situations d'une connerie absolue s'entremêlent gaiment avec des répliques à pleurer sous l'oeil salace de plans que je ne peux qualifier que de vulgaires.La scène finale vous laissera soit hurlant de joie debout sur votre fauteuil, soit pleurant à chaude larme devant tant d'imbécilité crasse.
Si vous appartenez à la première catégorie, bingo, vous en avez eu pour vos 11€.
Si vous avez fini votre paquet de Kleenex, consolez vous en allant voir Mad Max, l'antithèse absolue de cet étron dans ses ambitions et sa réalisation.