Les deux premiers tiers très lents permettent au dernier d'entrer en ébullition et de nous attraper à bras le corps pour nous secouer et nous faire vivre une peur grinçante. Ce climax provoqué par toute la tension emmagasinée avant n'est pas tant surprenant de par la montée crescendo de la violence :
coups dans l'appuie-tête, puis étranglement, intrusion et enfin l'attaque du loup.
Ce rythme calme puis violent s'oppose avec la présence d'un des deux parents dans chaque partie : la mère est absente dans les deux premiers tiers dont le rythme est calme, tandis que le père est omniprésent dans le dernier tiers violent.
Les acteurs sont très bons, particulièrement Léa Drucker et Thomas Georgia, tandis que Mathilde Auneveux me laisse sur ma fin pour une jeune de 18 ans de laquelle j'espèrais une prise de conscience plus violente des événements que son petit frère.
La scène récurrente dans la voiture du père reflète à merveille la peur de l'enfant haïssant ce trajet redondant qui devient de plus en plus traumatisant pour lui, on peut alors imaginer que le choix de montrer autant ce trajet correspond au souvenir que pourrait avoir l'enfant de son père.
Le dernier plan de
la voisine refermant sa porte après les avoir aidé
nous positionne en personnes extérieures au drame alors que nous étions plongés dedans pendant 1h30. On prend alors du recul sur ce que l'on vient de voir, avec une impression de combat enfin terminé.
Le générique de fin
en silence
dénote avec les 10 dernières minutes, cela va également dans le sens de la réflexion et donne une impression de "aucun mot n'est assez fort pour décrire cela, rien à ajouter", ce qui est, je trouve, très puissant sur notre perception du film dans sa globalité.