Absente des salles obscures depuis 1 mois par manque de temps, j'aurais pu choisir plus gai et moins évocateur pour un retour dans mon ciné préféré.
Mais le sujet était immanquable pour moi, et je voulais absolument voir ce film dont j'avais lu et entendu grand bien.
Au début, on se croirait dans un docu à la Depardon tant l'intensité de la scène d'introduction est puissante. Tout y est pour vous plonger au coeur d'une audience d'un juge aux Affaires Familiales. Ici c'est une juge, avec une greffière, deux avocates, une plaignante et un homme qui explose toute la caméra de sa puissance physique. Il est tout seul contre cinq mais il tient de la place comme quatre. On nous expose les griefs de l'une contre l'autre, les souhaits de l'autre qui vont à l'encontre de l'une. On nous lit le témoignage recueilli du jeune garçon de 11 ans qui est en quelque sorte l'enjeu du conflit, entre une femme qui se dit victime de la violence de monsieur, lui qui se montre au contraire attentif aux bien être de son fils, et qui nous montre un visage serein et empathique. Qui a raison, qui a tort ?
C'est bien l'enjeu de ce film exceptionnel, qui va nous exposer la vie de chacun d'un week-end à l'autre, avec au centre un petit garçon de 11 ans qui souffre d'une situation dont on veut le rendre pièce maîtresse alors qu'il ne fait que la subir. Dans ce rôle, le jeune Thomas Gioria est éblouissant et mérite amplement le César du jeune espoir masculin ! Et plus la tension monte, plus on souhaite ardemment que cela finisse pour lui, d'une manière ou d'une autre.
Les parents sont eux aussi époustouflants, tant Léa Drucker, tout en retenue et en tension interne, que Denis Ménochet, dans un rôle très compliqué et qui demande une palette émotionnelle énorme.
Pour avoir été confrontée à une situation assez semblable, je dis bravo à Xavier Legrand, qui signe ici un sans faute.