Absente des salles obscures depuis 1 mois par manque de temps, j'aurais pu choisir plus gai et moins évocateur pour un retour dans mon ciné préféré.
Mais le sujet était immanquable pour moi, et je voulais absolument voir ce film dont j'avais lu et entendu grand bien.
Au début, on se croirait dans un docu à la Depardon tant l'intensité de la scène d'introduction est puissante. Tout y est pour vous plonger au coeur d'une audience d'un juge aux Affaires Familiales. Ici c'est une juge, avec une greffière, deux avocates, une plaignante et un homme qui explose toute la caméra de sa puissance physique. Il est tout seul contre cinq mais il tient de la place comme quatre. On nous expose les griefs de l'une contre l'autre, les souhaits de l'autre qui vont à l'encontre de l'une. On nous lit le témoignage recueilli du jeune garçon de 11 ans qui est en quelque sorte l'enjeu du conflit, entre une femme qui se dit victime de la violence de monsieur, lui qui se montre au contraire attentif aux bien être de son fils, et qui nous montre un visage serein et empathique. Qui a raison, qui a tort ?
C'est bien l'enjeu de ce film exceptionnel, qui va nous exposer la vie de chacun d'un week-end à l'autre, avec au centre un petit garçon de 11 ans qui souffre d'une situation dont on veut le rendre pièce maîtresse alors qu'il ne fait que la subir. Dans ce rôle, le jeune Thomas Gioria est éblouissant et mérite amplement le César du jeune espoir masculin ! Et plus la tension monte, plus on souhaite ardemment que cela finisse pour lui, d'une manière ou d'une autre.
Les parents sont eux aussi époustouflants, tant Léa Drucker, tout en retenue et en tension interne, que Denis Ménochet, dans un rôle très compliqué et qui demande une palette émotionnelle énorme.
Pour avoir été confrontée à une situation assez semblable, je dis bravo à Xavier Legrand, qui signe ici un sans faute.

marielou67
9
Écrit par

Créée

le 12 févr. 2018

Critique lue 235 fois

1 j'aime

marielou67

Écrit par

Critique lue 235 fois

1

D'autres avis sur Jusqu'à la garde

Jusqu'à la garde
blacktide
8

Dans le silence de la loi

Il est des premiers films qui marquent le cinéma par leur intensité. Des films qui vous happent par surprise. Pour le plaisir du geste, et pour l’émotion à l’impact. Jusqu’à la Garde n’est pas...

le 1 févr. 2018

84 j'aime

24

Jusqu'à la garde
Velvetman
8

Loveless

Par sa mise en scène dans laquelle l’image se fait froide et déstabilisante, Jusqu’à la Garde de Xavier Legrand se mue en un immense morceau de cinéma. Déroutant car complexe, le film se veut être...

le 7 févr. 2018

80 j'aime

7

Jusqu'à la garde
voiron
8

Critique de Jusqu'à la garde par voiron

Le couple Besson divorce et se bat pour la garde de leurs deux enfants. Ou plutôt pour celle du plus jeune, Julien, puisque sa soeur a bientôt dix huit ans.. Pour protéger son fils Julien d’un père...

le 18 févr. 2018

69 j'aime

13

Du même critique

Elle s'appelait Sarah
marielou67
9

Critique de Elle s'appelait Sarah par marielou67

Lorsque, comme moi, on a vue "La rafle" cet hiver, on se dit qu'on est déjà un peu blindé sur l'émotion que procure le sujet. Que nenni, et heureusement, car il ne faudra jamais que l'on s'habitue à...

le 2 nov. 2010

5 j'aime

Et si on vivait tous ensemble ?
marielou67
7

Et si on vieillissait tous ensemble ?

C'est le casting pas banal et le sujet d'une cuisante actualité qui m'ont attirée en tout premier lieu, car je n'avais même pas vu la B.A. A l'entrée de la salle, dans l'attente de la séance, une...

le 25 janv. 2012

4 j'aime

La Clinique de l'amour !
marielou67
8

Il y a urgence à voir ce film !

Ah qu'il est bon de se fendre la poire sans remords, de profiter d'une comédie à la française drôle sans être niaise, de se laisser aller 2h (eh oui 2h, ce devrait être rédhibitoire...) dans une...

le 28 juin 2012

3 j'aime