Le scénario de ce film est habile : tout commence dans une salle d'audience avec les deux parties qui se disputent pour 1) avoir une garde alternée du côté du père 2) ne plus jamais avoir affaire de près ou de loin avec le père. Divers arguments sont formulés, bien qu'avec l'absence de preuves on doit s'en tenir aux paroles de chacun. Et on ne sait pas si la mère est tarée et invente tout, ou si le père est un monstre et ment. Cruel dilemme que celui de la juge avec si peu d'éléments, même si la lettre du petit est éloquente, bien qu'avec des parts d'ombre. (aucune violence explicite, juste des sentiments)
Puis au bout d'une heure, le couperet tombe, dans la cuisine du nouvel appartement de la femme : l'homme a un comportement on ne peut plus révélateur, la justesse prend forme.
Jusqu'à cette fin violente où un forcené armé d'un fusil se pointera chez la mère, avec, malgré toutes les apparences, un discours qui tente toujours la rationalisation, mais je ne pense pas que "finir une discussion" en pleine nuit alors que cette discussion s'est finie en foire d'empoigne soit très crédible.
Ce film montre la perversité du mari qui bat sa femme : il se ment à lui même, tente de rationaliser et se disculper par tous les moyens, que ce soit pour la paix de sa conscience ou pour mieux appâter ses victimes. Ce genre d'individus est hautement pervers et dangereux, et ce n'est que grâce à la mansuétude de leur femme qu'ils arrivent à passer entre les gouttes, avec toute la mauvaise foi et les mensonges du monde.
Si le film se termine bien, c'est parce qu'il ne peut assumer une part de fiction fataliste. En tous les cas, les portraits sont réalistes et donnent à réfléchir. (et ont d'ailleurs été maintes et maintes fois vus dans la réalité)