Kaboom est un film atypique.
N'allez pas lire le synopsys sur allociné, ce n'est absolument pas représentatif du film.
Comment vous expliquer, cette bizzarerie visuelle, cet ovni de la culture cinématographique, qui malgré tout ses défauts, reste un film qu'il ne faut manquer sous aucun pretexte.
Nous observons la vie de jeunes étudiants, et plus particulièrement, de Smith.
Smith est un jeune emo (cf photo du dessous) qui est plutôt pas mal physiquement, et il flashe à fond sur son colloc' Thor ( vous ne rêvez pas ), le surfeur complètement écervelé, et genre totalement hétéro. Bon, en vrai il est aussi hétéro qu'un gros gay refoulé, et passe son temps à se battre en caleçon avec son pote, lui aussi, totalement hétéro naturellement.
Et il s'imagine à le prendre sauvagement, alors qu'il doit subir les épopées sexuelles de ce même colocataire, qui s'envoie toutes les filles du campus ou presque.
Alors pendant ce temps, Smith, il a une meilleure amie. Lesbienne. Stella.
Qui elle, se tape une sorcière. Une vraie. Avec des pouvoirs.
Et il flirte avec une dénommée London complètement déjantée.
Voilà pour le "pitch" de départ. Situations d'adolescents complètements désaxés sexuellement parlant, et qui s'en fichent puisqu'ils sont à l'université pour ça, j'entend par là, trouver leur identité sexuelle. En tout cas, c'est ainsi que cela apparait dans le film. Un peu plus et on aurait dit un film pour les filles.
Mais en fait non. hihi.
Parce que le tout début du film, est un rêve que fait Smith. Dans lequel il voit des personnages inconnus, à savoir, la sorcière de Stella, London, et une rousse.
Il hallucine un peu, car il reconnait les gens de son rêve en vrai... mais n'y prête pas plus attention que ça.
Jusqu'au soir, où, pendant une soirée bien droguée, il voit une fille se faire enlever, tuer, par des mecs qui ont des masques.. d'animaux. oui.
(j'avais prévenu que c'était un ovni)
Et à partir de là, ce n'est clairement pas une quête d'identité sexuelle qui est mise en avant, mais tout simplement une quête de la jeune fille rousse.
Je ne peux pas vous expliquer les tenants et les aboutissants du rêve, des personnages réels ou non, de l'enquête, est-ce que la rousse est morte ou non, qui sont les hommes sous les masques d'animaux.
Ce que je peux vous dire, c'est que ce film est aussi symbolique que Sheitan.
A la fin de la séance, j'ai "wat?" "C'était quoi, CA."
J'ai vraiment pas compris.
Et puis j'ai réfléchi. Un peu. histoire de digérer le truc.
Il y a des tonnes et des tonnes de symboles cachés, derrière ce 2nd degré absolu.
Comme dans Sheitan.
Sauf que là, ça ne parle pas de religion, mais bel et bien de passage à l'âge adulte, la fin de l'enfance parfois brutale (lol, "Kaboom" hein), mais également du fait de mettre sur un piédestal ses parents, pour enfin se rendre compte qu'ils ne sont que des humains, des sentiments exacerbés de l'adolescence, où chaque chose que l'on vit sera comme un drame, une catastrophe inarrêtable, et.. tout ça.
Naturellement, le tout ne se fait pas de manière psychologique et sérieuse, sinon ce serait mortellement chiant, et surtout les gens prendraient ça comme une leçon de morale, et n'en tiendraient pas compte.
Tandis que là, tu. Tu sais pas trop. Tu sors un peu secoué, genre, ok. Pourquoi. Pourquoi il a fait ça, pourquoi ça se finit comme ça, qu'est ce que ça, ça voulait dire.
Ici, c'est du déjanté, des couleurs vives, saturées, des images improbables, un scénario improbable également, des personnages haut en couleur, avec un jeu tiré tout droit de Ma Sorcière bien aimée sur les expressions exagérées...
Et si t'es un peu du genre à te creuser la cervelle en sortant d'un film/livre autre truc, tu te diras le lendemain matin :
"C'est du pur génie."
Mais après coup.
Parce qu'en sortant c'est dur à vivre quand même !
Mais bref, regardez le. Ca vaut le coup. Surtout toi là, l'adulescent.