En 2010, Kick-Ass premier du nom créait la surprise. Basé sur un comic book alors inédit en France, ce film centré sur un adolescent "normal" décidant de devenir un super-héros bénéficiait d'une réalisation punchy, d'un univers coloré et d'un humour déjanté. Trois ans après, l'effet de surprise est forcément passé, alors que Matthew Vaughn, parti filmer un autre groupe de héros, a laissé sa place à Jeff Wadlow. L'enthousiasme perdurera-t-il pour cette série? Oui... Et non.

Si l'on retrouve avec plaisir l'univers barré et les personnages hauts en couleur qui avaient fait le succès du premier opus, force est de constater que -SPOILER- la mort des adultes laisse un vide-FIN SPOILER-. En fait, pendant près de deux tiers du film, on assiste à deux histoires en parallèle. D'un côté, la création des équipes de champions du bien et du mal, respectivement menées par Kick-Ass et sa Némésis, Motherfucker. Oui, ça ne s'invente pas. De l'autre, la tentative de la petite Hit Girl de vivre une adolescence normale.

Ce qui donne un entrelacement de scènes sympathiques mais un peu molles, dans lesquelles le spectateur découvre de nombreux personnages secondaires généralement mal caractérisés, entrecoupées de scènes dignes d'un Lolita malgré moi sauce kung-fu. L'humour irrévérencieux du premier volet a disparu, remplacé par une série de gags faciles tout droit sortis des comédies US de base. Quant à l'ultra-violence du comic et du premier opus, on n'en trouve nulle trace ici, hormis lors de quelques passages malgré tout bien sages. D'autant que la réalisation n'est pas vraiment à la hauteur, se contentant d'assurer le service minimum.

Au final, le film décolle un peu dans son dernier tiers, alors que se prépare l'affrontement entre les deux groupes. Pas vraiment de surprises là non plus, tout est codifié, mais il faut reconnaître que l'on prend vite son pied devant cette bataille foutraque dans laquelle les personnages les plus improbables se mettent violemment sur la gueule. Dommage qu'il faille attendre plus d'une heure pour qu'enfin apparaisse un but et une storyline claire.

Le scénario bancal et le manque de personnages intéressant plombe un peu cette super-production bien trop sage derrière ses allures transgressives. L'originalité de Kick-Ass premier du nom envolée, reste un produit formaté, certes sympathique mais bien loin de ce qu'aurait pu être cette suite tant attendue.

Créée

le 23 août 2013

Critique lue 364 fois

2 j'aime

2 commentaires

Hyunkel

Écrit par

Critique lue 364 fois

2
2

D'autres avis sur Kick-Ass 2

Kick-Ass 2
Hypérion
6

Hit-Girl 2

"Kick-Ass 2", on reprend les mêmes, on rajoute une flopée de petits nouveaux en arrière plan et on recommence. Ou presque. On retrouve nombre d'éléments qui ont fait le succès du premier opus du...

le 26 août 2013

81 j'aime

11

Kick-Ass 2
Kobayashhi
6

Un coup de pied au cul trop cru et pas assez noir !

Allez, c'est parti, on va tenter d'écrire un petit quelque chose sur la suite Kick-Ass, sorti aujourd'hui chez nous. Changement derrière la caméra pour commencer, Vaughn ne sera que producteur cette...

le 21 août 2013

72 j'aime

17

Kick-Ass 2
Gothic
5

Purple Règne

"Game on, cocksuckers". Back in 2010, "Kick-Ass" avait surpris son monde avec son univers décalé, à la fois sombre et léger, ses personnages colorés et sa mise en scène inspirée. Trois ans plus tard...

le 19 juil. 2014

71 j'aime

11

Du même critique

Ma première fois
Hyunkel
3

L'amour au temps du Biactol

Bon en même temps, c'est vrai qu'avec un titre pareil, il ne fallait pas s'attendre à un film contemplatif sur la méditation transcendantale. Et que le résumé laissait augurer du pire. Mais bon, de...

le 17 janv. 2012

57 j'aime

6

Il était temps
Hyunkel
4

Back to the boring

Empereur de la comédie romantique à l'anglaise, Richard Curtis fait prospérer les vendeurs de mouchoirs depuis déjà vingt ans. Qu'il soit derrière la plume, comme pour 4 mariages et un enterrement et...

le 27 nov. 2013

29 j'aime

17

The Dark Knight Rises
Hyunkel
5

Gotham champ de bataille

Il y a sept ans, avant la sortie de Begins, Nolan partait avec le confort offert par un anonymat relatif, et surtout le désastre innommable, ineffable et total qu'était Batman et Robin. Aujourd'hui,...

le 27 juil. 2012

28 j'aime

7