Kill It and Leave This Town
5.7
Kill It and Leave This Town

Long-métrage d'animation de Mariusz Wilczyński (2020)

Critique extraite de la liste Annecy 2020, avec mon chat, avis croisés.


Premier Long-métrage de ce festival, probablement pas le plus accessible.


Mariusz Wilczynski nous offre un film d'une sombre poésie, désabusée et mélancolique, ce qui, vu son postulat de départ, n'est pas étonnant. On suit donc principalement les personnes décédées que le personnage principal a aimé, revivant avec lui des moments importants avec eux, d'autres plus anodins, pour la plupart empreints d'une sorte de malaise, traduisant peut-être la maladresse à dire aux gens qu'on les aime, et la tristesse de ne pas l'avoir fait une fois qu'ils ont disparu. D'autres passages ne m'ont pas semblé montrer ses proches, mais des délires visuels cauchemardesques, rappelant les courts-métrages hallucinés/hallucinants de BLU (https://www.youtube.com/watch?hl=fr&v=uuGaqLT-gO4&eurl=&gl=FR&amp=)


Un autre élément important est la référence à l'un des plus grands chefs-d’œuvres qu'il m’ait été donné de lire : Le Maitre et Marguerite, de Mikhaïl Boulgakov. Le personnage de Béhémoth et celui de Woland y faisant plusieurs apparitions, peut-être pour montrer que le diable n'est jamais très loin lorsque l'on parle de rapports humain ?


Visuellement, Kill it and leave this town en rebutera probablement plus d'un. Les visages ne tentent pas d'être beaux, nous montrant des personnages bourrus pour la plupart, pas particulièrement sympathiques. L'animation quand à elle semble bricolée, artisanale, souvent disparate : certains plans paraissent presque bâclés, quand d'autres offrent une richesse inattendue. Le dessin des décors extérieurs fait résonner en moi la nostalgie de la Pologne que j'ai découverte, enfant, dans les années 90, avec ses atmosphères si particulières que je n'y retrouve plus aujourd'hui.


Dernier point, la musique, cette chanson rock polonaise qui m'émeut tant alors que je n'y comprend rien, ici sous-titrée, rend hommage au musicien Tadeusz Nalepa, disparu en 2007, et présenté comme l'un des proches décédés du personnage principal.


Bref, j'ai beaucoup aimé ce film, de part ses partis pris radicaux et son atmosphère vraiment à part, je ne peux pas garantir que vous l'aimerez autant si vous n'avez pas ce passif avec la Pologne mais il me semble quand même mériter d'être vu si vous aimez bien les atmosphères étranges.


L'avis de Gally : Couchée sur le canapé, tournée vers l'écran, dans une attitude d'attention somnolente.
Traduction : "Je n'ai pas encore une grande culture en animation mais celui là me semble spécial, les dessin ne sont pas comme dans les autres, comme si on les avait dessinés sur l'écran. C'est triste et beau, bon, c'est lent aussi donc j'ai pas mal fermé les yeux."

ZayeBandini
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le 17 juin 2020

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