Thomas Haden Church, ce second rôle pas assez connu.
Alors qu’il était un des fers de lance du cinéma américain conscient des années 80’s, William Friedkin a doucement disparu des écrans dans les années 2000’s, malgré son excellent Traqué.
Après un obscur Bug, qui a surtout vécu en festival, notre cher Billy Friedkin nous sert une nouvelle adaptation de Tracy Letts, Killer Joe. Premièrement, il faut croire que tous les réalisateurs se sont donné le mot : Matthew McConaughey doit déchirer son image de sex-symbol, faites lui jouer des ordures tarées. On est servi avec ce Killer Joe. Non seulement le bellâtre y joue le rôle le plus frappé de sa carrière (oui, oui, même en héritier de Leatherface dans le quatrième volet de Massacre à la Tronçonneuse, il était moins flippant) mais il joue aussi un des personnages les plus tarés de l’histoire du cinéma. Autour de lui gravitent quatre acteurs en état de grâce, dominés par un Thomas Haden Church digne de sa réputation, un grand acteur cantonné aux seconds rôles. A en voir le plaisir de Friedkin à nous montrer la saleté de ces abrutis congénitaux, incestueux et incroyablement bêtes, on ne peut que regretter le manque d’intérêt de la première partie du film et son manque de rythme assez ennuyeux. Heureusement, la dernière demi-heure est un modèle du genre, avec un climax que l’on attend sanglant (et on est servi). Toute la force du cinéma de Friedkin se retrouve dans cette dernière séquence, glaçante, passionnante et anxiogène.
Killer Joe fait partie de ces films qui mettent tellement mal à l’aise qu’on ne peut les revoir plusieurs fois, mais qu’on se doit de voir au moins une fois dans sa vie. Un OVNI digne d’un film des frères Coen sous amphétamines.
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