Le film sur les Croisades. Des films comme ça, à chaque vision, je suis enchanté. Tout est réfléchi, riche au niveau des images et suffisamment lisible dans le déroulement de l'histoire. Alors oui,la réflexion du héros est très moderne mais elle est belle. Les images tiennent du jamais vu et les acteurs sont extras. Ridley Scott n'avait pas besoin de ce film pour être un grand réalisateur avec déjà Alien, Blade runner ou Gladiator. Les batailles épiques, les épées, tout y est. On rajoute Eva Green et c'est le bonheur. Alors oui ,nous sommes incapables de mesurer toute la psychologie de ces époques. Peindre un portrait totalement réaliste d'un forgeron parti en Terre Sainte, le spectateur d'aujourd'hui comprendrait rien. Il faut plutôt s'intéresser à ce qu'on nous propose ici: un sublime divertissement extrêmement bien filmé à la photographie magnifique. Les images sont superbes dans cette version longue director's cut de trois heures . Ridley Scott filme les champs de batailles avec une maitrise spatiale ahurissante et nous dresse une parabole humaniste sur la situation géopolitique actuelle, prônant une entente entre les peuples et les religions. Sous le charme de la trop jolie Eva Green, quel plaisir de s'évader quelques heures dans le passé bien au chaud dans son fauteuil avec un bon café . Orlando Bloom est parfait dans son rôle comme tous les autres acteurs du film d'ailleurs. Ridley Scott magnifie l'instant présent dans chaque scène. C'est du grand spectacle qui n'oublie pas d'être intelligent avec la métaphore sur la situation actuelle en Palestine. Même si historiquement il y a forçément beaucoup de n'importe quoi, cette somptueuse épopée qui raconte la geste d'un forgeron devenu Croisé reste très agréable à regarder. A côté des scènes fantastiques de bataille, je pense aux décors et à cette arrivée du héros à Messine, port entre deux mondes avec ses bateaux qui attendent les Croisés . Le personnage de Saladin, cette immense croix en or qui brille au milieu des Croisés, ce masque si mystérieux porté par le roi Baudouin IV dit le Lépreux joué par Edward Norton, le charme d' Eva Green ou la toute fin du film avec le "Je suis le forgeron" prononcé par Balian d'Ibelin le héros sont autant de moments marquants de ce divertissement d'une beauté extraordinaire.