Aux origines Krampus ("griffe" dans la langue de Goethe) est le pendant démoniaque de Saint-Nicolas, il est un démon qui trouve son origine dans l'Allemagne du XIème siècle. Tout à la fois punisseur d'enfants pas sages et piétineur de coutumes sacrées, il trouve son équivalent dans la Père Fouettard lorrain. Il est bâton quand Saint-Nicolas se fait carotte. Rien d'étonnant à ce qu'un tel sujet se retrouve adapté sur grand écran, les bons ingrédients sont légion et même un réalisateur, jusqu'ici plus convaincant à l'écriture que derrière la caméra comme Michael Dougherty, réussit un film pas trop absurde.


Pourtant c'est dans l'absurde et le contre-pied que Krampus se démarque. Même si certains diront qu'il ne sait pas sur quel pied danser, c'est un bonheur que de voir mélangés Les Simpsons, Gremlins, Mr Jack ou encore Le Labyrinthe De Pan. Sans évidemment en égaler les qualités, Michael Dougherty parie sur un "mix produit" qui sauve une réalisation assez pauvre, bien que bénéficiant d'un univers marquant. Le décor est une réussite, mais Dougherty le filme sans génie. Surprenant et déroutant, Krampus démarre sur une comédie détonante, irrespectueuse et souvent hilarante pour finir sur l'épouvante de jouets pour enfants devenus monstres affamés. Le concept et la conclusion (la famille c'est super important...) sentent le déjà-vu, mais le reste réserve ses petites bulles de bonheur sombre.


Plus terre à terre, et au-delà du manque d'inspiration de Dougherty, il y a certaines erreurs de casting. Pas du tout du côté de Toni Colette, toujours impeccable (pour une fois qu'une grande actrice a plus qu'une jolie bouille à vendre), mais plutôt du côté d'Adam Scott. Ils ont beau avoir le même âge, leur couple prend difficilement, manque par moments cruellement de crédibilité. Heureusement qu'il reste David Koechner, toujours formidable dans ses seconds rôles de gros imbécile sorti de sa cambrousse natale. Sans oublier la bombe de service, jeune, belle et sexy qui fait avancer l'égalité des sexes à Hollywood: Stefania Owen.


Sans convaincre, Krampus parvient quand même à intriguer. Il capte l'attention par son art du mélange, sacrifiant une famille de lourdingues aux foudres d'un démon sans âge, en quête d'âmes corrompues à punir. En parfait réalisateur interchangeable, Michael Dougherty est en service minimum derrière la caméra pour filmer le superbe travail de décoration et d'éclairage. Reste une question cruciale: pourquoi, alors que le film est sorti le 4 décembre aux U.S.A., attendre le 4 mai pour en faire profiter l'hexagone ?! Mais quelle idée de sortir un film de Noël au printemps ?!


http://www.cineseries-mag.fr/krampus-film-de-michael-dougherty-critique/

Jambalaya
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le 19 avr. 2016

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