Emblématique d'une décennie faste ou le cinéma ne connaissait aucune limite, les 60's ont vu naitre bon nombre de nanars ou seuls comptaient le mauvais gout et la liberté foutraque. Scénarios réduits à leur plus strict minimum, aventures rocambolesques et jolies filles pour ces messieurs tandis que ces dames ne perdaient pas au change avec de beaux blonds bien virils caractérisaient sommairement ces spectacles divertissants au possible.

Ce "Kriminal", bon cru D'Umberto Lenzi de 1966 , ne déroge pas à la règle. Brigand dans toute sa splendeur, notre anti-héros roule sa bosse en solitaire pour dérober les plus beaux bijoux du monde et s'attaque ici à rien de moins que la couronne de Sa Gracieuse Majesté. Attrapé par la patrouille (ici l'inspecteur Milton, dans un italien parfait que ne renieraient pas certains, forcément logique pour un fonctionnaire de Scotland Yard), il échappe à la pendaison par la grâce de cet agent. Malin qu'il est, celui-ci avait tout prévu pour remonter à la source des vols. Évidemment, pour notre plus grand plaisir, la suite n'est pas aussi simple. Espionnage, courses poursuites, bagarres en veux-tu en voila, séduction à l'ancienne, musique yé-yé et tuti quanti s'enchainent sans autre vraisemblance qu'une logique d'exploitation. Tel le James Bond du pauvre, le cambrioleur voyage sans cesse mais de Londres à Madrid en passant par Istanbul, nul perte de charisme et un brushing impeccable.

Comme de bien entendu, la langue de Verdi est universelle et résonne très bien sur les rives du Bosphore ainsi que dans la folle ronde taurine des matadors. Il est également acquis que la connerie humaine fait fi des frontières pour s'adapter à la fine équipe D'Interpol qui chasse le bellâtre et que les indices accumulés ne font pas nécessairement des preuves tangibles. Sachez enfin, mesdames, que votre attrait immodéré pour la luxure peut vous conduire aux stratagèmes les plus extrêmes pour satisfaire vos gouts toujours plus onéreux. Mais point de panique, la solution est toute trouvée: adoptez un bel étalon malin comme un singe, rapide comme l'éclair et aussi féministe que le clergé napolitain pour satisfaire vos désirs les plus enthousiastes. Couronnez l'ensemble d'une fine couche d'avancée ubuesque qui voit notre homme jamais à court d'idées pour poursuivre ses méfaits et vous obtenez le parfait film de série z. A consommer sans (trop) de modération!

Critique lue 523 fois

8

D'autres avis sur Kriminal

Kriminal
Sabri_Collignon
7

Il Perfetto Seduttore Piccolo Manuale!

Emblématique d'une décennie faste ou le cinéma ne connaissait aucune limite, les 60's ont vu naitre bon nombre de nanars ou seuls comptaient le mauvais gout et la liberté foutraque. Scénarios réduits...

le 31 janv. 2015

8 j'aime

Kriminal
Alligator
4

Critique de Kriminal par Alligator

Une espèce de Ric Hochet diabolique, d'un diabolisme benêt et gentillet tout de même, joue les monte en l'air, entre Fantômas et Spiderman, pour faire quelques coups de poing mous du genoux devant...

le 21 févr. 2013

3 j'aime

Kriminal
Pascoul_Relléguic
6

Critique de Kriminal par Pascoul Relléguic

Kriminal est captif des forces de l'ordre anglaises après qu'il a dérobé la couronne de la reine. Il parvient à s'évader au nez et à la barbe de ses geôliers et redémarre aussitôt ses activités...

le 10 juin 2021

2 j'aime

Du même critique

Benedetta
Sabri_Collignon
4

Saint Paul miséricordieux

Verhoeven se voudrait insolent et grivois, il n'est au mieux que pathétique et périmé. Son mysticisme atteint des sommets de kitch dans une parabole pécheresse qui manque clairement de chaire (un...

le 13 juil. 2021

36 j'aime

Pas son genre
Sabri_Collignon
7

La Tristesse vient de la Solitude du Coeur!

Lucas Belvaux,réalisateur belge chevronné et engagé,est connu pour sa dénonciation farouche des inégalités sociales et sa propension à contester l'ordre établi.Ses chroniques dépeignent souvent des...

le 4 mai 2014

30 j'aime

14

Les Délices de Tokyo
Sabri_Collignon
8

Le Triomphe de la Modestie

Naomie Kawase est cette cinéaste japonaise déroutante qui déjoue volontairement depuis ses débuts la grammaire conventionnelle du 7ème art. Elle possède cet incroyable don d'injecter une matière...

le 11 août 2015

29 j'aime

5