Les studios Laika n'ont pas chômés en nous gratifiant de plusieurs films très remarqués, dont le terrifiant Coraline et l'étrange Boxtrolls (que votre serviteur n'a pas vu ; que voulez-vous, un philosophe parle d'abord et avant tout de ce qu'il ne connait pas). Kubo est le suivant.
On s'extasiera tout d'abord devant la stupéfiante beauté de ce film, et devant les efforts incroyables qui y furent déployés pour l'animation des personnages et des décors ; cela permet la mise en place d'un univers riche et passionnant, où l'on a presque envie de se perdre. En dire davantage serait superflu.
Le scénario est, lui, d'une simplicité limpide, très agréable à suivre pour des enfants comme pour des adultes. A ce sujet, il faut noter une tonalité globalement assez sombre, chose surprenante et bienvenue dans un film d'animation (ce qui permettra peut-être de prendre conscience que ce genre n'est pas destiné uniquement aux enfants).
Et puis, on a une réflexion intéressante sur le rôle de la fiction. Kubo pense que les histoires qu'il raconte sont purement fictives et se rend compte qu'elles sont en fait basées sur des faits réels. La fable épique semble ici consciente d'elle-même, ce qui aurait pu être maladroit, mais sonne très juste.
Il est franchement dommage qu'un film aussi réussi soit gâché par un climax un peu décevant le combat final étant réglé d'une manière trop succincte et surprenante. Mais de tels défauts, si regrettables soient-ils, sont rattrapés par un superbe plan de fin (même si la fin arrive elle aussi laquelle de manière extrêmement brusque).
Un très bon film ; pas le chef d'oeuvre attendu, c'est dommage, mais à mille lieux au-dessus d'autres productions du même genre. Et il n'est pas exclu que, le revoyant, votre humble serviteur constate que, tel un bon vin, ce film se bonifie avec le temps.