Impossible de ne pas être rapidement happé par l’efficience simple du récit archétypal de Kubo and the Two Strings, histoire monomythique et initiatique qui parvient à s’approprier les poncifs les plus courants de l’aventure en les rafraichissant. Le noyau de la diégèse s’avère très vite reposer sur l’utilisation de la musique en tant que vecteur de manipulation de la magie. Cette idée de magie musicale n’a rien de très nouveau, puisqu’elle renvoie à des sources aussi variées que les films (Kung Fu Hustle et son joueur de guzheng, Scott Pilgrim Vs The World et sa bataille entre groupes), les jeux vidéo (The Legend of Zelda), la littérature (The Silmarillion et sa cosmogonie vocale) ou encore les mythes fondateurs des civilisations (dans le Kalevala finlandais, Orphée chez les Grecs ou la harpe Uaithne du dieu celte Dagda). Dans tous les cas, l’instrument et la voix sont utilisés pour créer et pour animer, mais rarement pour détruire, ce qui atteste sans doute d’une fascination liée au pouvoir de la création musicale et de sa relation aux émotions.
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