Entre fierté nationalité et compassion humaine, Kursk nous montre sa vision de la tragédie de 2000

Le réalisateur, scénariste et producteur danois Thomas Vinterberg revient en 2018 avec son dernier long-métrage Kursk après Festen qui reçut le Prix du Jury à Cannes en 1998 et La Chasse, film grâce auquel Mads Mikkelsen obtenu le Prix d’interpréation masculine, encore à Cannes mais en 2012.


Le casting se compose de Matthias Schoenaerts (Bullhead, De rouille et d’os, Red Sparrow) qui interprète Mikhail Kalekov, lieutenant sur le sous-marin russe. Sa femme Tanya est campée par Léa Seydoux (La vie d’Adèle, La Belle et la Bête, 007 Spectre). Enfin, on peut noter la présence de Colin Firth (Mamma Mia !, Le Discours d’un Roi et les deux Kingsman) en tant que David Russell, commandant à la Royal Navy.


Le film retrace la tragédie du naufrage du sous-marin russe K-141 Koursk. Il s’inspire du livre d’investigation A Time to Die du journaliste Robert Moore. Mais le synopsis officiel est ainsi : Tandis qu’à bord du navire endommagé, vingt-trois marins se battent pour survivre, au sol, leurs familles luttent contre les blocages bureaucratiques qui ne cessent de compromettre l’espoir de les sauver.


L’atout principal du film réside, selon moi, dans le fait que Thomas Vinterberg a réussi à créer une réelle tension lors des scènes de huit clos avec les marins. On est pleinement plongé dans une atmosphère claustrophobique. J’ai d’ailleurs beaucoup plus apprécié ces scènes-là aux moments sur la terre ferme. Les moments intéressants sur cette dernière sont ceux des problèmes diplomatiques. On voit bien que les mensonges des russes sur les causes de l’accident montrent une volonté de leur part de rester fort par rapport aux autres nations. Les vieux militaires russes se croient encore en Guerre Froide, avec une nostalgie de leur grandeur passée, et qu’ils font donc tout pour se débrouiller seul car une aide étrangère reconnaitrait leur détresse. Ce côté ingérence bureaucratique est ainsi bien traité (même si un peu manichéen). Cependant, les autres moments « terriens » qui montrent les familles des marins naufragés, ne m’ont pas tellement touché, surtout avec Léa Seydoux qui a un jeu, j’ai trouvé, très creux ici. On peut néanmoins concéder une bonne mise en scène de la panique face à l’ignorance grâce aux membres des autres familles. Le problème vient aussi du fait que je ne me sois pas attachée aux personnages mis à part Oleg mais qui ne peut l’aimer tellement il est attachant ? Le sort des marins m’importait donc que peu. Nonobstant j’avoue que je n’avais pas vu venir la fin. J’avais fait exprès de ne pas lire d’articles sur la catastrophe avant et je pense que c’était une bonne décision car le film a encore plus d’impact si l’on découvre tout avec lui. Dernier point ; j’ai vu le film en version française où tous parlent donc français mais en version originale, tout le monde parle anglais, même les personnages russes qui sont ceux qui parlent le plus. Je trouve toujours dérangeant le fait que des films préfèrent privilégier des dialogues en anglais qui sont plus accessibles à une bonne mise en situation avec la langue du pays concerné.


Pour conclure, le film se laisse tout de même regarder, on ne voit pas le temps passer et l’atmosphère très tendue des scènes sous-marines surpassent bien l'insuffisance des moments sur la terre ferme.

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le 13 nov. 2018

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