LEGO Ninjago, le film
5.4
LEGO Ninjago, le film

Long-métrage d'animation de Charlie Bean, Paul Fisher et Bob Logan (2017)

Tant l’eau va à la cruche qu’elle se fend… (dixit Maître Miyagi)

Arf ! Déception !
Car oui, on peut être déçu par un grand film publicitaire de près de deux heures !
...Et non, je n’ai pas honte de l’avouer : même si leur objectif premier est avant tout de vendre des jouets, ces films estampés Lego, jusqu’à présent, moi je les avais adoré !
Après tout, qu’importe tant que le plaisir est là.
Moi tant que le contrat est gagnant-gagnant, je signe des deux mains.


Or « La grande aventure Lego » puis « Lego Batman » avaient su, selon moi, emporter la mise parce qu’ils avaient su réfléchir intelligemment à ce qu’ils vendaient.
Vendre des Lego, ce n’est pas seulement vendre des petites briques, c’est offrir aux gens la possibilité de générer et combiner des mondes infinis pour peu qu’on soit créatif.
Or, les deux précédents films de la franchise avaient su être créatifs…
Le problème, là, c’est que c’est que ce « Ninjago », en terme de créativité, il est quand même clairement plus à la traine.


Alors certes, formellement c’est toujours aussi propre, ça suinte de références cinématographiques à droite et à gauche, et surtout ça sait jouer malicieusement d’un petit humour de l’absurde lié à la nature desdits jouets…
Mais derrière tout ça, avouons quand même que ça crie un peu famine…
L’enrobage a beau être onctueux, si le cœur n’est pas à la hauteur, la pâtisserie va très vite écœurer (et décevoir).
Et là, pour moi, c’est carrément le cas de ce « Ninjago ».


Avec son intrigue plate qui anime un propos presque insignifiant, le film sombre dans la caricature sans être capable – comme ce fut le cas pour « La grande aventure Lego » - de proposer une vision en sous-texte de ce que c’est vraiment l’univers Lego.
Or, le problème c’est qu’on ne peut pas dire vingt millions de trucs sur l’univers Lego.
Et pour le coup, tout ce qu’il y avait d’intéressant à dire, « La grande aventure Lego » l’a déjà dit.
Et si « Lego Batman » avait su jouer finement la chose en sortant de la simple lecture de l’univers Lego en proposant à la place une lecture de l’univers Batman à travers l’univers Lego, là, avec « Ninjago », rien de tout ça.
A moins que, peut-être, il fallait voir dans ce film un amusement à questionner nos clichés sur l’Asie en mélangeant tout et n’importe quoi, que ce soit Chinois, Japonais ou autre chose ?
Bah si c’était l’intention, déjà ce serait éthiquement un brin délicat comme démarche, mais en plus je pense qu’on pourrait malgré tout reprocher au film d’avoir été très léger dans l’illustration du truc.


Parce que, bon, l’essentiel du film, il se concentre surtout sur les aventures et les jeux de mots pourris qui tournent autour des personnages principaux.
Alors certes, ce n’est pas forcément d’une autre saucée que l’humour de « La belle aventure Lego », mais là le problème, c’est que c’est un peu la troisième fois qu’on nous le ressert cet humour. Et franchement, l’effet répétition, il se pose aussi là.
Alors quand en plus ça se greffe sur une intrigue qui n’a pas vraiment de cœur, eh bah ça fait vite pschitt…


Le pire dans tout ça, c’est qu’au final, pour combler tout ce vide, le film sombre encore davantage dans le bougisme, l’énergie et la surenchère.
Quand c’est au service d’un trip assez riche et original, ça passe encore.
Là, à force de brasser de l’air, ça en devient presque insupportable.
Et je vous le dit : moi ça me désole d’avoir à me montrer aussi acerbe à l’égard d’un film qui a été fait avec autant de minutie et de bons sentiments.
Il est d’ailleurs arrivé que parfois je tire quand même mon petit sourire, preuve que tout n’était pas à jeter...


(Le petit flash-back concernant la rencontre entre Gardamon et sa femme a été un moment sympa du film)


...Mais globalement, j’ai juste trouvé le temps long, me lassant de constater que tout ce que je voyais n’allait nulle part et n’était là que pour faire du déversoir visuel.


Le pire, c’est qu’à voir comment évolue la franchise, il y a de forts risques pour que les choses n’aillent pas en s’arrangeant.
Tremblons donc alors ; tremblons… Tremblons de voir prochainement revenir sur nos écrans une nouvelle aventure Lego…

Créée

le 12 oct. 2017

Critique lue 727 fois

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7

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