L'Agence par Hugo Harnois
Matt Damon enchaîne les films cette année. Après sa bonne interprétation toute en subtilité dans Au Delà, il campe le rôle d'un Texas Ranger avide d'argent dans le western des Cohen, True Grit. Mais peut-être qu'à force de vouloir tourner, l'acteur en oublierait la qualité du film dans lequel il joue. C'est bien le cas dans L'Agence, où ce dernier incarne David, un homme politique ambitieux de devenir sénateur. Oui mais voilà, une belle et jeune femme (il en faut forcément une), qui plus est danseuse, vient se mettre par hasard sur son chemin. Avec cette rencontre, l'homme va découvrir l'existence d'êtres supérieurs censés nous protéger et nous faire évoluer. Ils lui font comprendre qu'il est impossible pour lui de la revoir. En effet, ils lui expliquent qu'il faut suivre le Plan imposé par le Patron (autre nom pour désigner Dieu en personne), et que cette femme ne devrait pas faire partie de son avenir. Ce film nous montre que tout humain n'a pas de réel libre-arbitre et que la plupart de ses faits et gestes est soumis à la volonté de puissance supérieure. Le réalisateur a apparemment une piètre vision de l'humanité, et l'on retiendra une scène particulièrement maladroite, où l'un des « anges » expose à David les différentes périodes marquantes de l'Histoire. Lorsque ces protecteurs s'occupent des Hommes, la paix et le progrès technique dominent. Tandis que lorsqu'ils tentent de les laisser se construire eux-mêmes, ce sont les guerres et les pêchés qui prennent l'ascendant. En bref, quand il est seul, l'être humain n'est capable de rien sinon de détruire. Outre cette morale grossière, des faiblesses de scénario et une fin des plus décevantes, il faut avouer que l'idée des portes servant de passerelles est intéressante et bien mise en scène. C'est malheureusement la seule chose positive que nous retiendrons, et c'est bien dommage.