Dommage que le réalisateur n'ait pas su éviter nombre de clichés, comme le coup du meilleur ami pragmatique effondré par l'inconséquence du brillant mais inconstant héros, ou la référence au Moyen-âge comme période-obscurantiste-et-violente (on a quand même échappé au CO2).
Dommage que le réalisateur n'ait pu se passer de l'histoire d'amour de service, même si Emily Blunt, ravissante, apporte une agréable note de fraîcheur dans son rôle d'artiste simple et sensible, un peu à la manière d'une Zooey Deschanel dans Yes Man.
Dommage que l'idée même d'une bande originale un tant soit peu recherchée n'ait même pas effleuré l'esprit des concepteurs de ce film.
Dommage que les acteurs ne croient pas eux-mêmes à leur rôle, fait particulièrement criant chez Matt Damon et John Slattery, qui parfois sourit dans des moments où je ne vois vraiment pas ce qui peut prêter à une telle manifestation émotionnelle.
Pourtant, je mets 6 à ce film, et je le recommande, car malgré tous les défauts sus-cités, j'aime sa conception du "Grand Patron" et de ses exécutants, et sa façon de poser la question du libre arbitre, qui bouscule en évitant l'écueil du manichéisme nos prétendues certitudes, nous poussant ainsi à une réflexion renouvelée à ce sujet. Le traitement des servants du Grand Patron, tout en nuances, n'intervenant qu'avec parcimonie malgré leurs pouvoirs extraordinaires, rend cette approche extrêmement intéressante et pertinente, avec en toile de fond l'opposition séculaire entre intérêt personnel et bonheur collectif.
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